La recette de l’échec de l’enseignement public en Guinée à l’échelle nationale

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Le taux d’échec des examens de fin d’année session 2019 en Guinée se passe de commentaires. Des acteurs de l’éducation nationale, des directeurs d’école et certains chargés de cours notamment pointent du doigt l’Etat. Les parents d’élèves estiment quant à eux avoir été mis devant un fait accompli.

Quelques jours pourtant après la proclamation des résultats officiels des examens de fin d’année session 2019 par opérateur téléphonique interposé, le syndicaliste en chef du Slecg ( syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée) Aboubacar Soumah est aussitôt monté au créneau pour fixer les responsabilités de cet énième recul de l’école guinéenne.

Mr Aboubacar Soumah au cours d’une conférence tenue dans l’enceinte de la maison de la presse à Conakry, n’est pas allé sur le dos de la cuillère pour incriminer les autorités d’être derrière cette régression de l’excellence dans les classes guinéennes.  » Dans le but de créer un syndicat parallèle au Slecg, des militants du RPG sans expérience se sont retrouvés dans les salles d’examens mais aussi comme correcteurs des copies « , dixit la figure de proue du Slecg.

Mais la question qui revient souvent parlant de l’enseignement en Guinée est la suivante : la formation des formateurs.

Nonobstant le caractère pléthorique des effectifs par salle de classe dans l’école publique  » élèves et enseignants ont été confrontés à la grogne syndicale des camarades de Aboubacar de Soumah pendant presque la première moitié « , nous informe Mr Mamadou Oury Bah, directeur des ressources humaines établissements Miod Bowal que nous avons joint au téléphone.

Une belligérance qui n’a abouti ni  » à l’amélioration des conditions des enseignants encore moins à des engagements sérieux pris par les enseignants concernant les cours de rattrapage à la suite de l’entente retrouvée entre les autorités étatiques et le Slecg  » près d’un trimestre de rapport de force, fulmine E. K. très amer en sa qualité de parent d’élève.

Notre interlocuteur d’ajouter :  » deux de mes nièces sont ici à Dakar pour une licence professionnelle sans le sésame du baccalauréat en poche après deux tentatives infructueuses pour la plus âgée et une pour la benjamine, avec tout ce que leur prise en charge peut coûter à mes maigres revenus « , se plaint-il le front fuyant.

Même si la Guinée dispose d’établissements scolaires et universitaires avec  » un personnel formé conséquemment à cet effet avec des séminaires en Europe à l’appui « , nous avise Mr Lamine Diallo des Établissements Solokhouré, une bonne partie peut-être l’essentiel, à vrai dire, de l’école guinéenne constitue un grand corps malade dans un esprit combien encore plus souffrant.

Malgré l’offre d’établissements scolaires et universitaires privés répondant aux normes requises par l’UNESCO, nombre de familles continue d’expédier leur progéniture dans le voisinage pour le prestige des diplômes que par le souci d’offrir à celle-ci un enseignement qu’elles estiment introuvable en Guinée.

Ibrahima Bodhewel
bodhewel83@gmail.com

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