Fria/Journée de la photographie: le secteur menacé par la percée du numérique

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La photographie est née de l’invention du « daguerréotype » en 1836. Deux ans après, le 19 Août 1839, l’Etat français après avoir acheté l’invention l’a dotée libéralement au monde. C’est pourquoi le 19 août a été choisi pour célébrer la journée mondiale de la photographie.

Le secteur de la photographie n’est pas que l’art c’est aussi un métier qui a permis à nourrir plusieurs familles.

A Fria, elle est pratiquée par de nombreuses personnes qui en dépit des difficultés rencontrées, tentent de résister. C’est le cas de Souleymane Kouyaté, qui vend ses services au laboratoire sis au plateau.

Après près de 15 ans passés dans ce métier, Souleymane se rappelle encore des moments de son apogée.

<< J’ai commencé la photographie en 2006 mais en ce moment, c’était vraiment un métier très rentable. Avec les cérémonies, je pouvais tirer trois à quatre bobines, pendant les fêtes ou le 31 Decembre, je pouvais utiliser six à huit bobines. Grâce à cette activité j’arrive à nourrir ma famille et j’ai pu réaliser beaucoup de choses >> témoigne-t-il.

Cependant l’avancée de la technologie à travers la disponibilité à prix abordable de smartphones dotés d’appareils photos et d’applications intelligentes, a tendance à faire oublier le photographe traditionnel qui, jadis était celui qui immortalisait les instants (mariages, baptêmes, funérailles, fêtes religieuses, fêtes de fin d’année…).

Mariama Diallo, une citoyenne qui a vécu ce temps, se réjouit de l’apparition des smartphones qui, selon elle, lui permet de faire des économies et préserver son intimité.

« Je me rappelle du moment où on allait au studio ou invitait le photographe à la maison pour prendre des photos. Ça me coûtait assez d’argent et prenait assez de temps. Quelques fois, on pouvait faire une semaine sans récupérer notre photo ou courir presque un mois derrière le photographe. Mais aujourd’hui, Dieu merci, avec mon téléphone, je prends des photos quand je veux, où je veux et comme je veux, sans gaspiller mon énergie et sans risque de m’exposer. Après avoir pris mes photos avec mon téléphone, je sélectionne celles que je veux partager sur les réseaux sociaux et je garde celles que j’estime être intimes. En tout cas moi ça fait plus de 5 ans que je ne cherche pas de photographe si ce n’est pour une photo d’identité  » explique-t-elle.

Le photographe professionnel reconnaît et déplore cet état de fait. Il soutient que les gens ont abandonné les professionnels sans se rendre compte qu’une photo prise par un photographe professionnel est mieux qu’une photo prise dans un smartphone, du point de vue qualité.

 » Actuellement la photographie n’a plus de valeur, les gens se sont tous tournés vers les Android. A l’heure là, ce sont les cartes d’identité seulement que nous arrivons à prendre, même pendant les cérémonies ou fêtes, on prend peu de photos. Les gens préfèrent utiliser les téléphones pour ne pas payer de l’argent. Bon là on peut rien , mais il faut savoir que le métier de photographe est un art. Malgré la grande avancée de la technologie, les photos prises par les téléphones ne sont pas aussi jolies que celles prises par un photographe professionnel. Nous utilisons des appareils de haute qualité uniquement conçus pour la photographie, alors ils ne peuvent pas être comparés à un téléphone qui a plusieurs fonctionnalités outre que la photographie  » ajoute Souleymane Kouyaté.

Pour continuer à résister, il ne reste plus aux photographes que d’innover en créant leurs propres styles. Sans quoi, ce métier risque de disparaître dans quelques années.

Alimou Gaoual Bah pour friaguinee.net

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