Guinée/Plaidoyer pour l’instauration d’une Journée Environnement (Lettre ouverte au Président de la République)

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Monsieur le Président de la République,

L’humanité a célébré ce 05 Juin la Journée Mondiale de l’Environnement. Bien que cette fois-ci le contexte est différent, rendu difficile par la pandémie du Coid19, il me semble important de m’adresser à votre autorité par rapport aux défis environnementaux auxquels nous faisons face.

Avant tout, Permettez-moi Monsieur le Président de la République de mentionner ici que sous votre magistère la Guinée a connu d’importantes avancées dans le domaine environnemental. Parmi ces grandes avancées, je citerais ici la participation à la COP21 et suite, le reboisement de plusieurs hectares a l’intérieur du pays dont ma propre sous-préfecture Yembering et le plus important à mon avis, celui de la révision du code de l’environnement qui était plus que obsolète datant de 1991.

Cependant, Monsieur le Président, eu égard a ces résultats, les défis auxquels nous sommes confrontés sont immenses : de la problématique des ressources non renouvelables a la menace de disparition des plusieurs espèces animales et végétales, des forets (chaque 6 seconde, l’équivalent d’un terrain de football disparait dans le monde), l’accès a l’eau et enfin la qualité de l’air dans nos différentes villes.

Justement Monsieur le Président, la qualité de l’air pose dans les villes ouest-africaines un problème de santé publique.

Un constat plus que dramatique :

Alors que 90% des personnes sont exposées (respirent de l’air pollué), les décès prématurés causés par la pollution de l’air ont connu une hausse de 36% entre 1990 et 2013 (cf Rapport OCDE 2016).

Au même moment, une étude ou disons des observations de l’OMS, révélait que le taux de particules fines dans l’air est deux fois voir trois fois supérieur a la normale dans les villes africaines. (Veronique Yoboue, Chercheuse à l’Université F.O. Boigny de Cote d’Ivoire).

Dans ce contexte, plusieurs études indexent cinq sources principales :

La combustion du bois pour la cuisson des aliments
Le brulage des déchets à ciel ouvert
Le trafic routier et ses corollaires (usage des pneus qui finissent souvent brulés)
Les industries agroalimentaires et chimiques
Les poussières du sable du sahara transportés par le vent.

Monsieur le Président étant donné que l’ensemble des causes ci-haut citées se retrouvent chez nous, vous me permettrez de fixer mon attention sur le trafic routier et les industries chimiques d’autant plus que le brulage des déchets à ciel ouvert est déjà sanctionné par notre législation.

Le trafic routier et ses corollaires : De ce point de vue, en plus d’un parc automobile essentiellement polluant (rares sont les guinéens qui sont capables d’acheter une voiture neuve qui ne dégage pas de fumée….), l’usage des pneus le plus souvent de seconde main est néfaste. Ils finissent soit en mère soit dans l’air à l’état brûlé.

Les industries agroalimentaires et chimiques :

Monsieur le Président, rien de plus normal que l’industrialisation de notre pays. C’est à la fois un rêve et un souhait.

Cependant, sur ce point, vous me permettrez encore une fois de faire un parallèle entre cette industrialisation et la prolifération excessive et même abusive des unités de production d’eau « minérale ».

Ces unités, source de pollution extrêmement dangereuse, constituent une menace aussi bien pour l’équilibre écologique que pour le bien-être individuel et collectif : Obstruction des ruisseaux, Envahissement des plages, Bouchage des caniveaux de drainage des eaux, destruction du cheptel (30% en meurent), qualité de l’eau produite…
Monsieur le Président, l’on me parlera ici de recyclage, eh bien je dirais que sur 500 Milliards de sacs/sachets plastiques utilisés chaque année, seulement 5% sont recyclés. D’ailleurs bon nombre de pays y compris nos propres voisins ont systématiquement interdit la fabrication et la vente d’eau en sachet.

Monsieur le président, a la lumière des faits précédents, je plaiderai pour l’instauration d’une Journée Nationale Environnement. Oui une journée pendant laquelle la Guinée s’arrêtera au nom et pour l’environnement. Une journée pendant laquelle toute source de pollution sera réduite au strict minimum a défaut d’être arrêtée. Voitures, Motos, Groupes électrogènes,…, tout sera STOP au nom de l’environnement.

Monsieur le Président, recevez ici l’expression de considération d’un citoyen inquiet et qui pense que sous peu, en plus de la question comment vivre, se posera pour les générations futures une autre, celle de : où vivre ?

Sow Ghaly, ING QHSE
Fondateur de GAISOW SECURITE & www.santesecuriteguinee.info

Tel : +224 620 84 44 79

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