Le metier de SYreur de Sowssures: une profession très rentable à Dakar ( Par Ibrahima Bodhewel )

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Toutes les après-midi je fréquente un ami à Dakar, un frère d’exil, lorsque j’ai envie de la compagnie pour me defaire du stress d’une matinée très chargée et mal renumerée. L’observation que j’ai faite pourrait bien vous surprendre chers lecteurs. Car ne vous laissant guère indifférents après lecture de cet article rédigé entre le bavardage très technique, humour au coin des lèvres, de mon hôte et de ses clients. Et moi dans tout ça.

Alsan est un cordonnier et cireur de chaussures. Venu de sa Guinée natale pour faire fortune à Dakar, la capitale sénégalaise. Excellant dans ce metier depuis une quinzaine d’années il gagne tout simplement sa vie en donnant une seconde vie aux chaussures. Pour 300 CFA il fait briller vos vêtements pour pieds et pour 500 CFA votre paire de souliers ou de ballerines retrouve sa brillance de vitrine.

Avec une vingtaine de clients notre bonhomme peut faire des recettes avoisinant 15.000 CFA la journée. Et les week-ends à peu près de 25.000 CFA. Un cumul de 15.000 Cfa ( × 22 jours ) + 25.000 CFA ( × 4 jours ) ce qui peut lui revenir jusqu’à 430.000 CFA.

Sachant qu’il ne paie ni loyer, ni électricité encore moins de TVA parce que sans local car n’ayant pas besoin pour son business pourtant plus que rentable, et que ses repas quotidiens lui sont servis par une famille d’à côté par humanisme. Mais aussi avec un revenu dépassant celui d’un professeur d’université et d’un médecin de premier degré, Alsan est tout simplement un très bon entrepreneur. Mais vraiment un très bon entrepreneur.

Alsan sait à peine retrouver le nom d’un contact téléphonique dans le répertoire de son smartphone, mais il est bon homme d’affaires. Qui gagne sa vie légalement et dignement.

Ils sont pourtant très nombreux ces Alsan dans nos villes auxquels nous ne reclamons même pas les pièces de monnaie après avoir sollicité leur prestation de service. Par pitié ou par simple vanité en leur faisant croire souvent que l’on est mieux lotis qu’eux. Leur modestie ne pousse personne à les envier. Ça leur sert au contraire d’assurance tous risques et renouvelables à souhait. Et sérises sur gâteau, c’est gratuit.

Ils commentent toutefois l’actualité ayant trait avec la cherté de la vie comme nous tous, sauf que nos Alsan paraîtraient entrain de se moquer de nous malicieusement avec nos signes extérieurs de richesses bon marché. S’ils étaient au courant des réalités se cachant derrière nos belles paires de chaussures de ville et accessoires vestimentaires allant avec.

Seul hic nos braves Alsan n’ont aucun cadre autour duquel se réunir et discuter de leur vie professionnelle future. Et ne sauraient envisager l’avenir avec un marteau, une brosse et une aiguille. Mais en attendant ils tirent bien le fil du profit journalier sur du cuir comme sur du plastique lentement et soigneusement.

Ibrahima Bodhewel

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