Fria/Lutte contre l’immigration : l’ONG ‘’Amitié Sans Frontière’’ et des syndicalistes à la rencontre des associations et ONG de la place

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FRIA- Commémorer la mort de Yaguine et Fodé, toucher du doigt les réalités que vivent les  citoyens de Fria précisément les potentiels migrants et envisager des pistes de solution, sont les objectifs de la visite qu’a effectué ce vendredi 26 juillet 2019, une délégation composée de membres de l’ONG ‘’Amitié Sans Frontière’’ et de syndicalistes.

Reçue dans la salle des actes de la Mairie par les autorités préfectorales et communales, le Maire de la commune urbaine a remercié et souhaité la bienvenue à la délégation, avant de revenir largement sur l’intérêt de sa présence à Fria.

La représentante de l’ONG ‘’Amitié Sans Frontière’’ a pour sa part, rappelé les motifs de leur présence en Guinée, ainsi que les actions qu’ils comptent mener une fois de retour en Belgique.

« Amitié sans frontière est un réseau de bénévoles autour de la migration, pour l’accueil des migrants clandestins ou pas clandestins. Nous sommes venus en Guinée pour commémorer la mort de Yaguine et Fodé parce que c’est nous qui avions rapatrié leurs corps sur Conakry il y a 20 ans. On voulait revoir la famille et certaines associations. Nous avons voulu être à Fria pour voir comment vit la population d’un pays riche, là où il y a des richesses et des travailleurs mais au profit de qui ? C’est là notre préoccupation, savoir si ces richesses profitent à la population ou à un petit groupe de personnes. Arrivés en Belgique, on veut sensibiliser, témoigner dans les écoles, dans les quartiers, dans les syndicats, sur la situation d’ici pour leur faire comprendre pourquoi les gens migrent, pourquoi les gens quittent leurs pays pour un autre à la recherche d’une vie digne » a signifié Riet Dhont.

Rieth Dhont

Au nom des associations et ONG locales, Diariatou Kanté a relaté l’historique de la préfecture de Fria aux hôtes et a, par la suite rappelé quelques maux que traversent les populations.

« …A partir de 2012, année de la fermeture de l’usine, les populations de Fria se sont retrouvées dans un désespoir total entrainant une dégradation des conditions de vie notamment la prostitution, les décès liés au stress, la famine, la misère, la réduction du niveau d’études, la détérioration des conditions sanitaires et d’hygiène, le départ massif pour l’immigration clandestine à la recherche d’une vie meilleure… » a-t-elle énuméré entre autres avant de solliciter un accompagnement de quelque nature que ce soit pour permettre aux associations et ONG de Fria, de réaliser des projets afin d’y rester et vivre dans le respect et la dignité.

Diariatou Kanté

Au nom de l’union locale et des sections syndicales des travailleurs, Elhadj Abdoulaye Diaby a de son côté dénoncé les conditions de travail des travailleurs de la cité minière tout en précisant qu’à ce jour, que depuis la réouverture de l’usine Rusal-Friguia il y a environ deux ans, 3000 personnes y travaillent sans syndicat, ils sont mal rémunérés sans oublier de rappeler que 52 travailleurs ayant assisté à la grève ont été licenciés.

Abdoulaye Diaby

Pour Aissatou Barry, fondatrice de l’ONG ‘’La Solution’’, coordinatrice de cette visite, la présence de ce réseau de volontaires s’inscrit dans le cadre de la vérification de quelques réalités citées par Yaguine et Fodé dans une lettre qu’ils avaient rédigée avant leur décès.

« …20 ans après le rapatriement des corps de Yaguine et Fodé, ils sont venus s’enquérir des réalités que ces deux jeunes avaient cité dans un courrier où ils avaient expliqué que la Guinée est un pays riche où les gens n’ont pas accès à une éducation de qualité, de bonnes prises en charge médicale et beaucoup d’autres choses. Le contenu de cette lettre les ayant marqué, ils ont continué à œuvrer pour réaliser les rêves de Yaguine et Fodé. Ils ont donc souhaité visiter quelques villes minières de la Guinée pour rencontrer et échanger avec des associations, des ONG et des potentiels migrants… » a expliqué la native de Fria.

Aissatou Soumah

Lors de la cérémonie, des migrants rapatriés et une femme ayant perdu un frère dans les eaux, ont fait de tristes témoignages sur les méfaits de la migration clandestine

C’est par la découverte d’une ferme avicole sise au quartier Aviation, financée par l’organisation internationale des migrants, pour la réinsertion des jeunes potentiels candidats à la migration et un tour à Kounsinkhimbély, une localité qui manque de presque tous les services de développement à la base, que la visite a pris fin.

Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net

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