Fria: l’ONG ADDFF dénonce les violences faites aux femmes à travers plusieurs activités

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Déclarée en 1977 par les Nations Unies, la Journée internationale de la femme a été célébrée en Guinée sous le thème « défis et possibilité en matière d’égalité entre les hommes et les femmes et d’autonomisation des femmes rurales ».

A Fria, l’évènement a été célébré par l’Association de Défense des Droits des femmes de Fria (ADDFF) à travers une marche pacifique de dénonciation des violentes faites aux femmes.

Munies de banderoles et de pancartes sur lesquelles des slogans tels que ‘’Oui à l’égalité entre hommes et femmes’’, ‘’Oui à l’autonomisation des femmes’’,’’ Non aux violences faites aux femmes’’, ‘’A bas l’excision’’, ‘’Je suis une Fille et j’ai droit à la scolarisation’’, des femmes sont partis du rond-point du centre de santé de Sabendè en passant par ‘’le Plateau’’ avant de rallier la maison des jeunes où étaient présentes les autorités préfectorales et communales.

Dans son discours, la présidente de l’association de défense des droits des femmes de Fria a rappelé les objectifs de cette journée et quelques statistiques des violences subies par les femmes de Guinée.

« C’est l’occasion pour nous, femmes de Guinée en général et celles de Fria en particulier, de prendre conscience des défis qu’il reste à relever, ainsi que des menaces qui planent sur nous, sur nos enfants, surtout nos jeunes filles. Chacune d’entre nous a son rôle à jouer dans la lutte contre ces menaces. Comme vous le savez, au moment où l’humanité célèbre le 8 mars, notre cher pays bat le record en matière de violences faites aux femmes et aux filles :

  • 2ème pays au monde à pratiquer les MGF/excision ;
  • 6ème pays où les enfants sont précocement données en mariage et sans leur moindre consentement ;
  • L’un des pays où le taux de scolarisation de la jeune fille est encore très faible. Un pays où le viol sur mineure est devenu coutume. Retenez très bien chers invités, seulement en 2017, la police guinéenne a déclaré 238 cas de viol sur mineure.
  • A Fria, notre ONG a répertorié 21 cas de violences conjugales, trois cas de viol, 2 tentatives de viol et un cas de mariage précoce et forcé.

Mesdames et Messieurs, si rien n’est fait, cette  année 2018 risque d’être pire pour la femme guinéenne avec ces barbaries orchestrées par nos propres compagnons, par les personnes pour lesquelles nous avons tout abandonné, je veux parler de ces époux qui ne trouvent le plaisir que dans la violence.

En ce début d’année, des femmes de Guinée ont subi des atrocités aussi inquiétantes que révoltantes de la part d’individus sans foi ni pitié.

En seulement 2 mois, quatre (4) guinéennes sont sauvagement assassinées dont la 1ère en France qui a reçu plus de 24 coups de couteau avant d’être défenestrée du 4ème  étage d’un immeuble, le 2ème cas s’est produit du coté du Maroc et presque de la même manière que la 1ère  ( aussi défenestrée d’un immeuble), la 3ème est une très jeune femme, diplômée dans une université guinéenne, a préféré aller vivre avec l’homme de son cœur qui, malheureusement, se débarrassera d’elle en l’assassinant et l’enterrant de façon très inhumaine. Le 4ème cas de ces meurtres vient de se produire à Conakry où une femme, battue par son mari pendant qu’elle était enceinte de 9 mois, a perdu la vie quelques temps après son accouchement » a rappelé Djénabou Batco Diallo.

Avant de terminer son allocution, Djénabou Batco Diallo a invité les autorités à avoir une pensée positive envers les victimes.

« C’est pourquoi, je vous invite, Mesdames et Messieurs, à avoir une pensée pour toutes celles qui souffrent, pour les femmes et jeunes filles confrontées aux injustices de toutes sortes, une pensée pour les femmes guinéennes qui vivent au jour le jour, souffrant des exactions, pleurant de ne pouvoir trouver de la nourriture pour leurs enfants, angoissées pour l’avenir de leurs familles » a-t-elle martelé.

Présent à cette cérémonie, le secrétaire chargé des collectivités décentralisés, représentant de Madame le Préfet, a affirmé la volonté du gouvernement à accompagner les femmes de Guinée dans l’atteinte de leur épanouissement.

Au-delà des discours, une conférence portant sur le thème du jour, des dons, des sketchs ont marqué la célébration de la journée internationale des femmes dans la cité de l’alumine.

Mohamed Kolya Bangoura

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