Conakry: l’écrivain T.Monenembo célébré pour la première fois en Guinée

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«  Être reconnu par mes siens me va plus que tous les prix sur terre ». Tels furent les propos du célèbre écrivain guinéen T.Monenembo lors de la cérémonie d’hommage organisée par ses pairs pour célébrer son prix de la francophonie composé de 25 États membres.

 C’était ce vendredi 12 janvier dans une ambiance festive littérairement parlant, sous les notes mélodieuses d’un flûtiste , dans une salle arborée de plusieurs drapeaux à la dimension universelle de l’écrivain que s’est tenue au ministère des affaires étrangères cette cérémonie d’hommage qui se situe dans le cadre de la célébration du « Grand prix de la francophonie 2017-2018  Monenembo ».

 Après la lecture d’un passage des  »crapauds brousses » par Faya Pascal Ifono, ce fut au tour de Ibrahima BALAYA, membre de l’A.E.G(Association des Écrivains de Guinée ) de procéder à la présentation des membres de l’association qui est à la base de l’organisation de cette cérémonie en collaboration avec le commissariat général de  »Conakry capitale mondiale du livre ».

Nombreux sont les écrivains guinéens moins connu du public lecteur et quelques gros morceaux qui étaient présents: Djibril Tamsir Niane, l’auteur de  »soundjata ou l’épopée manding », Alhassane Chérif, Mme Aminata Barry, Fatoumata Sanoh, Aly Gilbert Ifono, Ibrahima Bangoura, Oumar Magassouba, Boubacar Diallo, Ibrahima Souare, Tidiane Souare, et l’homme du roman  »Safrin ou le duel au fouet » Lamine capi Kamara(président de l’A.E.G).

Prenant la parole, le président des écrivains guinéens fit une brève biographie de la vedette.

« Ami du professeur Jean Marie Touré de l’Université de Sonfonia, Monembo, de son vrai nom T.Saidou Diallo est né le 21 juin 1947 à Poredaka (Mamou), élevé par sa grand-mère dont il porte le nom d’écriture , a presque fait le tour de la Guinée, de Mamou à Conakry en passant par Kankan et N’zerekore avant de s’exiler à 22 ans. De Docteur en sciences, ‘‘l’exil l’a éduqué en le faisant docteur et la vie l’a mûrit en le faisant écrivain’’ comme pour dire qu’ ‘‘ écrire est une question de maturité’’. Pourtant , docteur en biochimie, la littérature ne l’a pas détourné de sa profession de médecin parce-que ‘‘ la littérature peut être une thérapeutie majeure ’’ » a précisé Lamine Kamara.

 Dans un long discours, Lamine Kamara s’est aventuré à faire des bref résumés du contenu de la gibecière de l’auteur :  »des crapauds brousses » au  »coqs cubains qui chantent à minuit  » en passant par  »les écailles du ciel  »  »le peulh »,  »le roi du kahel »,  »le terroriste noir » et autres. C’est une œuvre monumentale que détient l’auteur tout en précisant, qu’au vu de la valeur de la plume de l’auteur, beaucoup d’autres prix l’attendent.

 Comme dans une conversation d’amitié, le président Lamine Kamara a pris tout ce temps à tutoyer la vedette, justifiant ce fait par l’amour que ses siens ont pour lui:  «  Je dis  »tu » a tous ceux que j’aime, je dis  »tu » as tous ceux qui s’aiment même si je ne les connais pas » a déclaré le président de l’association des écrivains de Guinée avant de remettre le cadeau des écrivains guinéens à leur frère de sang et de plume(la carte de la Guinée en bois, sculptée par les artistes du pays).

 Quant à Sansy Kaba, le commissaire général de Conakry capitale mondiale du livre, il a dans son allocution invité  les guinéens à se réconcilier à travers le livre.

« Les écrivains sont des éclaireurs, ce sont eux qui parlent à la place des autres. Et si les écrivains offrent la Guinée à Monenembo pour dire que la Guinée est une famille, demande à l’assistance de chanter ensemble l’hymne nationale pour couronner cette célébrité,il est temps que la Guinée se réconcilie et le livre est un moyen » a-t-il affirmé.

Avant de terminer, Sansy Kaba a fait deux annonces importantes: « dans les jours à venir, on célèbrera l’homme de  »l’Enfant noir », du  »Maître de la parole »,  »Dramouss », le père fondateur de la littérature guinéenne, Camara Laye. Après capitale mondiale du livre, on va travailler pour faire de la Guinée la capitale africaine du livre » a annoncé le commissaire général de Conakry Capitale mondiale du livre.

 Présent à cette cérémonie, le maître des mots André Flamy, dans une prestation réussie a, dans 3 couplets de slam, rendu hommage à T.Monenembo tout en laissant entendre qu’il faut <<écrire pour s’épanouir, écrire pour partager>>.

 C’est à 18h30 que la vedette prendra la parole, dans une modestie à la hauteur de sa sagesse, rendant à César ce qui appartient à César. il remercia tout d’abord ses frères écrivains avant d’exprimer son inquiétude face à un fait.

« Etre reconnu par mes siens me va plus que tous les prix sur terres. Sans Camara Laye, Djibril Tamsir Niane, Williams Sassine, Seydou Bokoum et autres, moi je ne serais pas là. Ce sont nos aînés.  La Guinée ne valorise pas ses gloires, à titre d’exemples, aucune école ou université dignes de nom ne porte le nom de Camara Laye, de Williams Sassine, aucun stade ne porte le nom de Papa Camara » a regretté l’écrivain.

« La littérature guinéenne est l’une des plus belles branches de la littérature africaine, et cela n’est pas à négliger car le monde est appelé à devenir un livre, comme le dit Mallarmé.  ‘‘La grande littérature guinéenne est à venir ’’»  a signalé T.Monenembo dans un silence de cimetière et une attention religieuse, dans une salle à majorité féminine.

 La grande voix guinéenne Johanna Barry tiendra l’assistance en haleine en interprétant deux chansons de deux grandes dames de la musique africaine Myriam Makeba et Kadé Diawara .

La cérémonie a pris fin par la dédicace de l’ensemble ds oeuvres de T.Monenembo, sans oublier son prix Renaudot 2008 grâce à son œuvre  »le roi du kahel » qui raconte l’histoire d’Olivier de Sanderval.

Mamadou Barry, correspondant à Conakry

Tel: 627 30 03 41

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