En Guinée, c’est une malédiction, un péché d’être Ministre, avoir le bonheur ou vivre dans le confort

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L’opinion devient de plus en plus sévère, moins raisonnable, très radicale et parfois irrationnelle à ces temps-ci où des internautes, avec le laisser-aller sur les réseaux sociaux, ont transformé l’espace en un véritable tribunal populaire et où, abattre une cible, un adversaire est devenu le quotidien de quelques jeunes manipulés dans l’ombre.

En Guinée, tout le monde est condamné à vivre dans la précarité. C’est un péché d’être Ministre et prétendre au bonheur. Derrière le prestige et le privilège d’une responsabilité, nul n’a droit de tirer profit de son dur labeur.

Dans ce pays au jugement irrationnel et à la vindicte populaire, l’aigreur des citoyens qui vivent dans une grande précarité ne donne le droit à personne d’autre de vivre contrairement, dignement, même après avoir construit sa propre fortune à la sueur de son front. Être dans le bonheur est un crime. Vivre dans le confort est une haute trahison surtout quand on bénéficie d’une parcelle d’autorité de l’État. L’opinion ne juge plus, elle condamne avec des sentences fortes et abusées. Le bénéfice du doute n’est plus de règle. La présomption d’innocence n’a pas de valeur. Tous ceux qui ont un décret sont coupables de crimes économiques. Sont tenus pour seuls responsables de la très profonde misère que le peuple a connue. On ne cherche plus à comprendre et à faire le discernement entre le vrai et le faux. Le coupable et l’innocent. La victime et le bourreau.

Dans ce tribunal populaire, plus dangereux que la guillotine, c’est devenu une machine à tuer, griller, vilipender, détruire pour les uns, une industrie pour louanger, vénérer pour d’autres.
Depuis 48h, un Ministre de la République est victime d’un lynchage. On l’accuse d’être propriétaire d’une somptueuse villa sise au quartier lanbagny, l’un des quartiers les plus huppés de la capitale.

Moustapha Naïté, pour ne pas le nommer, est aujourd’hui la malheureuse cible des casseurs de pieds et coupeurs de tête à la chasse des postes. Règlement de comptes, accusations fortuites, c’est le quotidien des Ministres de la République.

Ils font l’objet d’attaque non pas parce qu’ils sont moins méritants mais parce qu’ils sont là où tout le monde veut être. Donc, à la guerre comme à la guerre. Tous les moyens sont bons et tous les coups sont permis. Mais pas dans la cruauté. Le préjudice de la cabale dont il est victime à tort, est énorme. Il mérite cependant, le soutien vigoureux de tous les esprits lucides et positifs.

La concurrence déloyale est inacceptable. Sans porter le manteau de l’avocat de sa défense, mais les détracteurs du Ministre Moustapha ont tiré sur un rocher dont la carapace extérieure résiste même aux tirs du bazooka.

Ceux qui cherchent à salir la belle réputation de ce jeune cadre à la fortune solide, bâtie au fil des ans, doivent encore fouiller, fouiller et encore fouiller partout dans les coins et recoins de Conakry pour nous sortir un autre pou.
Sa bâtisse mise en index ne souffre pas de doute et ne sent nullement argent public.

Moustapha Naïté n’a pas besoin des prébendes de l’État pour vivre dans le confort. Il a connu la prospérité bien avant aujourd’hui.
Je peux dire à haute voix et de manière limpide que le Ministre Naïté est victime pour ce qu’il en est.

La seule grande incompréhension, pourquoi cet acharnement contre sa personne est né dans son propre camp politique.
L’on se rappelle, quand il était au département de la Jeunesse, il était également victime d’une autre cabale. Il a été accusé d’être à la tête d’un puissant mouvement de jeunes et qu’il nourrissait de fortes ambitions politiques.

Qui se cacherait derrière toute cette machination et pour quel but ?
Moustapha Naïté dérange-t-il autant ?
Être Ministre, avoir le bonheur est-il un péché, une malédiction ?
Sacrifier un jeune de cet acabit pour des intérêts sordides et des mesquineries politiques aura de lourdes conséquences sur l’avenir de ce pays. Mais malheureusement, c’est ça, ce pays. Un cimetière des talents et une forteresse pour les médiocres.

Habib Marouane Camara, journaliste

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