Déterminé à aller jusqu’au bout de son combat, le Collectif des Citoyens de Fria pour la Lutte contre la Pollution, a rencontré ce jeudi, les secrétaires généraux de la préfecture pour échanger avec eux, sur les voies et moyens à mettre en œuvre pour mettre fin à la pollution à la poussière d’alumine.
Des échanges fructueux ont ponctué cette rencontre au cours de laquelle les autorités préfectorales sont revenus sur les démarches qu’elles ont déjà menées.
« Nous avons rencontré ce matin les secrétaires généraux qui nous ont fait savoir qu’ils ont mené assez de démarches auprès de Rusal qui serait aussi soucieuse de ce qui arrive, c’est pour cela que ces derniers jours, une amélioration est constatée. Ce qui selon les secrétaires généraux, prouverait que la société est entrain de respecter ce qui lui a été demandé. Les communications doivent continuer jusqu’à ce que tout soit résolu parce que Rusal s’est engagée à prendre des dispositions allant dans le sens de résoudre rapidement ce problème. Ils ont dit que Rusal leur a fait savoir que les pièces sont aujourd’hui vétustes, vouloir arrêter les fours pourrait créer d’autres problèmes. Une mission est venue rencontrer la société Rusal avec l’implication des religieux, comme nous l’avait fait comprendre aussi Mr le Maire » explique Alhassane Aissatou Sylla.
Revenant toujours sur les points saillants de cette rencontre, le coordinateur du Collectif a indiqué que sa structure n’a pas manqué de faire savoir aux autorités, le refus des responsables de Rusal d’échanger avec le collectif et l’intention de ce dernier de traduire Rusal en justice si la pollution persiste.
« A notre tour, nous les avons remercié pour tout ce qui a été fait et nous leur avons rappelé notre objectif qui est de lutter pour que cette pollution finisse aujourd’hui à Fria parce que toutes les actions sont envisagées. Nous leur avons aussi rappelé que nous avons mis beaucoup de médias à contribution qui ont communiqué autour et Dieu merci aujourd’hui, tout le monde entier le sait et si ça persiste, comme nous l’avons dit au départ, nous sommes prêts à ester Rusal devant la justice parce que nous avons déjà touché un certain nombre d’avocats et des cabinets pour voir dans quelles mesures on peut mettre la pression dans ce genre de situation pour espérer trouver gain de cause parce que quand il s’agit de la santé, ça ne se négocie pas. Nous leur avons aussi rappelé que nous avons adressé une correspondance aux responsables de Rusal qui n’ont pas répondu, mais nous savons qu’ils ont reçu la lettre puisqu’ils ont contacté l’un de nous pour lui demander quelles étaient nos intentions et de ne surtout pas oublier qu’ils sont entrain de se battre. Ce dernier leur a rappelé que le combat que nous menons, ce n’est ni pour Paul ni pour Pierre, il s’agit de notre santé. Nous leur avons aussi fait comprendre que Rusal n’ouvre pas ses portes alors que nous sommes un collectif de citoyens qui veut les écouter, leur dire ce qui nous inquiète, leur montrer des images et des témoignages ; ce n’est pas pour faire mal à qui que ce soit mais quand il s’agit de la santé, il n’y a pas de négociation, il faut que le problème soit définitivement résolu » ajoute l’acteur de la société civile.
Après cette rencontre, le Collectif tiendra une réunion pour voir ce qu’il y a lieu de faire dans l’immédiat, mais exhorte tout de même les autorités à continuer à mettre la pression sur Rusal pour que le problème soit définitivement résolu puisqu’aujourd’hui la santé des citoyens de Fria est vraiment menacée.
Djénabou Diallo
