Depuis quelques mois la prĂ©fecture de Fria a renouĂ© avec le vol de motos. En quelques jours, plusieurs cas ont Ă©tĂ© enregistrĂ©s dans la citĂ©, ce qui du coup commence Ă inquiĂ©ter les dĂ©tenteurs dâengins Ă deux roues.
Il suffit dâune petite inattention des propriĂ©taires, pour que ces voleurs emportent les engins, et ce, quel que soit le lieu. Les devantures des structures sanitaires, des boutiques, des habitations, aucun endroit ne constitue un abri.
Victime le mois dernier, un agent de développement communautaire que nous avons rencontré, relate les circonstances dans lesquelles il a perdu sa moto devant un hÎpital.
« C’Ă©tait un jeudi aux environs de 19h 30mn, je suis allĂ© rendre visite Ă un petit qui a fait un accident et hospitalisĂ© Ă l’hĂŽpital Pechiney. ArrivĂ© Ă la devanture, jâai garĂ© la moto prĂšs des grillages, je suis rentrĂ© saluer pas pour longtemps, Ă ma sortie, je trouve qu’on a emportĂ© ma moto. DĂšs que j’ai constatĂ©, je me suis directement rendu chez moi pour prendre les dossiers de la moto pour vite aller signaler Ă la police et Ă la gendarmerie ; la mĂȘme nuit, j’ai informĂ© les syndicats des taxis motos, Ă leurs tours ils ont informĂ© ceux de Tormelin, de TanĂšnĂš et mĂȘme vers KonkourĂ© qu’on appelle YabhĂ©li pour barrer Ă toute tentative de faire sortir la moto, mais jusqu’Ă prĂ©sent on a pas retrouvĂ© » explique Alhassane Aissatou Sylla.
Ibrahima Camara, un conducteur de taxi-moto, nâen revient toujours pas. Sa moto lui a Ă©tĂ© volĂ© devant la cour dâune vendeuse dâathiĂ©kĂ©, oĂč plusieurs engins roulants Ă©taient stationnĂ©s.
« Un nuit vers 21 heures, jâai dĂ©cidĂ© dâaller acheter de lâathiĂ©kĂ© chez la vendeuse MâMawa, en face du carrefour Bungalow de la citĂ© UnitĂ© 3, jâai garĂ© ma moto Ă cĂŽtĂ© de plusieurs autres motos et voitures, je suis rentrĂ© acheter Ă manger. A ma sortie, je nâai pas vu ma moto, jâai sillonnĂ© les alentours en vain, toutes les autres motos Ă©taient lĂ sauf la mienne, jusquâĂ prĂ©sent jâai lâimpression que câest un rĂȘve, câĂ©tait tellement rapide et flagrant ! » sâexclame-t-il.
Du cĂŽtĂ© du commissariat central de police, le commissaire affirme avoir reçu plusieurs plaintes pour des cas de vol de motos. Quelques fois, ils mettent le grappin sur des auteurs quâils ne gardent pas Ă leur niveau. Selon lui, ils sont rapidement dĂ©fĂ©rĂ©s Ă la justice de paix. Une fois au niveau de la justice, confie-t-il, il ne peut plus s’exprimer lĂ -dessus. A lâen croire, certains ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă des peines de prison.
Cependant, lâattitude jugĂ©e lente des policiers en charge des dossiers, nâinspire pas confiance aux victimes. Câest pourquoi, certains sâen remettent Ă la justice divine et dâautres se disent prĂȘts Ă user des moyens mystiques contre ces voleurs.
« Ăa fait mal de perdre un engin que tu as achetĂ© pour tes besoins. Le plus souvent, quand on porte plainte contre x pour vol de moto, il nây a jamais de suite ; parfois on apprend que des voleurs de motos ont Ă©tĂ© pris, quand on se rend au commissariat pour avoir la bonne information, on nous dit quâil ne sâagit pas de notre moto, il sâagit de la moto dâune autre personne. On nâobtient pas gain de cause, câest pour cela que beaucoup laisse tomber lâaffaire et se confie Ă Dieu. Mais dâautres aussi, vont chez les marabouts pour maudire les voleurs, ils demandent au marabout de provoquer un accident ou dâempĂȘcher le voleur dâaller aux toilettes, sâil ne ramĂšne pas la moto, il meurt. Cela aussi peut effrayer les autres parce que nous sommes fatiguĂ©s » dĂ©voile Amadou Sylla, conducteur de moto-taxi.
Pour palier Ă ce flĂ©au qui prend de l’ampleur dans la citĂ© de l’alumine, la police, la gendarmerie et la population doivent travailler en synergie pour arrĂȘter et traquer ces malfaiteurs et les traduire en justice afin que justice soit faite et que les coupables soient condamnĂ©s Ă la hauteur de leur forfaiture.
Abdoulaye Barry pour friaguinee.net