Fria : élèves et enseignants font la sourde oreille

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Malgré la déclaration faite par le patron de l’éducation nationale à travers son secrétaire général le samedi 24 février 2018 sur les antennes de la Radio télévision guinéenne invitant les élèves à rejoindre leurs écoles respectifs ce lundi 26 février 2018, les écoles de la cité de l’alumine restent fermées.

L’appel du ministère de tutelle semble ne pas être entendu par les grévistes. Après avoir fait le tour de quelques écoles, le constat est le même depuis le 12 février, voir même pire ce lundi matin puisque même les classes d’examen qui recevaient des élèves pour des cours de rattrapage sont hermétiquement fermées.

Un fait que déplorent certains responsables d’écoles qui accusent les parents d’élèves d’avoir gardé leurs enfants à la maison.

« Depuis le 12 février 2018 moi et mon encadrement chaque jour on se rend dans le bureau, même certains professeurs viennent chaque jour mais ce qui est marrant c’est qu’on ne voit aucun élève, les professeurs ne peuvent pas enseigner sans les élèves et chaque jour j’exige que tous les professeurs programmés soient là ; dès fois on reste jusqu’à 14h mais s’il n’ y a pas d’élèves on ne peut rien faire. La balle est dans le camp des parents d’élèves qui refusent d’envoyer leurs enfants à l’école » dénonce Sory Keita le Directeur du centre de formation professionnelle de Fria.

Les risques de violences dans les écoles en cas d’absence des enseignants, est selon les parents d’élèves, la principale cause de leur réticence.

« Le gouvernement dit d’envoyer les enfants à l’école mais moi je ne digère pas cela chaque jour il y a des violences qui se passe à Conakry tout comme à l’intérieur du pays alors que moi j’ai plusieurs enfants dans les écoles, je ne laisserai plus mes enfants aller à l’école en ce temps-là tant qu’il n’y a pas d’accord entre le secrétaire général du SLEG et le gouvernement car si cela n’est pas fait il y aura toujours des risques de violences dans les écoles. C’est raison pour laquelle moi personnellement je n’envoie pas mes enfants à l’école » martèle Mamadou Bah.

Sur la même lancée, les principales victimes de ce désaccord entre gouvernement et syndicat lancent un appel à l’endroit des protagonistes.

« Moi je suis dans une classe d’examen, cette année nous avons perdu plus de deux mois alors qu’en faisant le choix des sujets on ne tient jamais compte de ce retard. Je remarque aussi que le fait de rester longtemps à la maison sans partir à l’école, baisse mon niveau. Chaque fois qu’il y a des perturbations, ce sont nous les élèves qui supportons les conséquences, c’est pourquoi  le gouvernement doit aider les enseignants pour nous aider à leur tour parce que si un enseignant est bien payé il va travailler normalement dans la salle de classe et ça serait dans notre propre intérêt. Aujourd’hui moi personnellement je suis très inquiète car nous sommes la relève de ce pays mais si aujourd’hui rien n’est fait je me demande en quelle année la Guinée s’en sortira » regrette Mariama Yattara élève de la 6e année à l’école primaire de Aviation 2.

Plusieurs observateurs estiment que pour mettre fin à cette crise qui mine l’éducation guinéenne, le gouvernement doit accepter de reconnaitre Aboubacar Soumah et accepter le dialogue avec lui puisqu’il est apparemment bien écouté par les enseignants.

Mohamed Kolya Bangoura

Tel : 624 94 35 44

 

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