Journée Internationale de liberté de la presse : intégralité du discours du Président de l’Union des radiodiffusions et télévisions libres de Guinée (URTELGUI)

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DISCOURS DU PRÉSIDENT DE L’UNION DES RADIODIFFUSIONS ET TELEVISIONS LIBRES DE GUINÉE (URTELGUI) A L’OCCASION DU 03 MAI 2023, JOURNÉE MONDIALE DE LA LIBERTÉ DE LA PRESSE

Ce mercredi 03 mai 2023, l’Humanité célèbre la 30ème Journée mondiale de la liberté de la presse.

Une date devenue partout dans le monde, l’occasion propice pour les professionnels de la presse d’informer les citoyens et d’interpeller les pouvoirs publics  et les gouvernements sur des violations répétées du droit à la liberté d’expression. C’est également le moment de se rappeler que plusieurs journalistes risquent la mort ou la prison en informant les citoyens. Aujourd’hui, par nos célébrations ici et ailleurs, nous conférons tous gloire et espoir à la liberté de la presse. Notre engagement est aussi la garantie de l’optimisme.

Cette année, le thème retenu par l’Unesco est : « Façonner un avenir de droits : La liberté d’expression comme moteur de tous les autres droits de l’homme ». Un thème d’une pertinence accrue, d’une réelle actualité et, qui cadre parfaitement avec l’idée de la liberté de la presse devenue l’une des principales libertés publiques et une condition nécessaire à l’exercice de la démocratie dans le monde libre.

La liberté de la presse en toile de fond, un journalisme indépendant permet d’exposer aux citoyens des faits, afin que ces derniers se forgent leur propre opinion. La liberté de la presse garantit des sociétés où règnent la transparence, où chacun peut accéder à l’information. Un journalisme indépendant analyse le monde et le rend accessible à toutes et à tous, œuvrant pour la diversité des opinions.

Le principe de la liberté de la presse n’est pas moins essentiel, n’est pas moins sacré que le principe du suffrage universel. Ce sont les deux côtés du même fait. Ces deux principes s’appellent et se complètent réciproquement. La liberté de la presse à côté du suffrage universel, c’est la pensée de tous éclairant le gouvernement de tous. Attenter à l’une, c’est attenter à l’autre, disait Victor Hugo.

Le journaliste ne peut être contraint à accomplir un acte ou exprimer une opinion contraire à sa conviction ou sa conscience professionnelle, le journaliste accomplit tous les actes de sa profession : Enquête, Investigation, prise d’image et sons librement, a accès à toutes les sources d’information concernant les faits qui conditionnent la vie publique et voit la protection du secret de ses sources garantie.

Il vous souviendra que le 02 novembre de chaque année, l’humanité célèbre la journée internationale de la fin de l’impunité des crimes commis contre les journalistes. C’est pour dire que les violences exercées sur les journalistes dans l’exercice de leur travail est une préoccupation majeure pour ne pas dire un frein à la liberté d’opinion et d’expression. Nous invitons tout un chacun à contribuer à la création d’un environnement sûr pour les professionnels de l’information.

L’Urtelgui invite les pouvoirs publics à favoriser l’application  des textes locaux et les directives internationales en matière de protection des hommes de médias en punissant les auteurs des crimes et violences commis contre les journalistes Guinéens.

Ainsi, nous profitons de cette journée pour énoncer quelques écueils qui assaillent la presse guinéenne en général et celle audiovisuelle en particulier. Ce sont entre autres :

Sur la liberté de la presse et d’expression: La loi 002 relative à la liberté de la presse a le mérite de dépénaliser partiellement les délits de presse en Guinée dans  sa dimension privation de liberté.

Nous sollicitons une amélioration de la promotion de la presse et la protection des journalistes dans l’exercice de leur métier. De nos jours, des journalistes sont encore battus et ou maltraités en plein exercice de leur travail.

L’impunité des exactions et parfois des crimes commis contre les journalistes demeure une menace qui entrave la liberté de la presse et d’expression qui constituent pourtant l’un des fondements d’un Etat de droit et démocratique.

Sur le droit à l’information: L’adoption et la promulgation de la loi sur l’accès à l’information publique. Ce texte avait été rédigé au même moment que ceux sur la liberté de la presse et sur la haute autorité de la communication en 2010. Depuis une décennie donc cette loi est en souffrance dans les circuits notamment, sa mise en application en dépit du fait que, le Chef de l’Etat a expressément demandé aux journalistes de mener des investigations. Cette loi est aussi une autre garantie de la bonne démocratie,  puisqu’elle permet à tout citoyen d’accéder aux informations publiques non confidentielles. Ce qui répond au principe de recevabilité des pouvoirs publics.

Sur le fonctionnement économique: nous attirons l’attention des autorités sur la précarité économiques des entreprises audiovisuelles. En effet, les radios et les télévisions connaissent des charges importantes d’exploitation comme la redevance annuelle à l’ARPT,  les impôts, les lourdes factures d’électricité etc.

La subvention qui a connu une augmentation par le Chef de l’Etat en 2022 a été encore rabotée à notre fort étonnement dans la loi de finances initiale 2023.

La mise en place du FADEM et de son conseil d’administration est de plus en plus une nécessité. Par ailleurs, l’initiative de la création de la Semaine Nationale des métiers de l’Information et de la Communication (SENAMIC) est à saluer et à encourager tout en existant sur la mixture de l’équipe qui doit la pérenniser.

Sur le plan infrastructurel : la presse guinéenne a besoin de rattraper son retard infrastructurel à l’image de beaucoup de pays de la sous-région. La construction d’une Maison de la presse digne de nom devient de plus en plus une nécessité. Il faut saluer de passage, la mise à disposition par le Président de la transition le Colonel Mamadi Doumbouya de la maison de la minière et celles régionales.

Je ne saurais terminer cette allocution sans toucher d’un mot aux hommes de medias. Car cette journée est également l’occasion de leur rappeler le sens de la responsabilité sociale, du respect strict de l’éthique et de la déontologie sacerdotale. Les professionnels des médias devant tous être conscients de l’impact combien important de l’information sur les populations. Une virgule mal placée, par exemple, peut avoir des conséquences inimaginables et dangereuses sur la paix.

Nous devons à cet égard, agir ensemble pour protéger la liberté d’expression et la sécurité des journalistes, afin que ces derniers exercent dans la plus grande tranquillité leur métier au bénéfice exclusif de la nation car, aucun journaliste, où qu’il soit, ne devrait à risquer sa vie pour informer le public.

Ensemble, défendons les journalistes, défendons la justice pour les journalistes.

Vive la liberté de la presse !

Vive la presse Guinéenne !

 Vivement un environnement économiquement propice à l’évolution des  médias guinéens !

Vive la presse audiovisuelle !

Merci de l’attention !

Conakry, le 3 mai 2023

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