Le retour des Guinéens de la Tunisie, comme un fait divers devant l’appel à manifester (Mognouma Edito djoma)

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La semaine dernière, les autorités Guinéennes ont anticipé sur celles des pays voisins, dont les ressortissants vivent le calvaire en Tunisie suite au discours xénophobes du Président Kais Said. Un discours qui a réveillé les bas instincts de certains tunisiens qui se sont, par la suite, déchaînés contre leurs frères du sud.

Pour une des rares fois, la Guinée a donné le ton, en répondant promptement à la sollicitation de ses fils qui risquaient l’imparable.

Ils sont, pour le moment, près d’une centaine aux visages trahissant une certaine jeunesse, des femmes et enfants, des éclopés, tous sonnés certes, mais vivants, à retourner au pays.

Cet événement particulier avec une forte capacité émotive, passe pourtant comme un fait divers banal auprès de nombreux Guinéens qui n’en ont, hélas, cure. Ils seraient plutôt préoccupés par l’agenda politique dominé par les manifestations annoncées par les forces vives, le 09 mars dans le grand Conakry.

C’est cet événement qui est sur toutes les lèvres. En Guinée, malheureusement, il fait de l’ombre à cette action humanitaire hautement salutaire, qui a pourtant sauvé des Guinéens des agissements des hordes tunisiennes.

Les partis politiques veulent vaincre la peur et l’hésitation pour prendre le relais au FNDC qui avait du mal à constituer sur le terrain une véritable force d’opposition.

La dernière décision prise par la CEDEAO, relative à l’interdiction, très prochaine, pour les hauts cadres de l’Etat, de voyager dans son espace, pourrait être un motif d’engagement pour les militants, eux qui étaient convaincus que toute action était vouée à l’échec à cause du soutien supposée de la communauté internationale à la junte au pouvoir .

L’ancien Président de la République et le Président de l’UFDG, qui ont apparemment tu leur adversité, et qui ont aussi volontairement décidé de passer sous silence la mort d’opposants dont ils se rejettent les responsabilités, ces deux mastodontes du landerneau politique national ne veulent pas rater l’occasion pour relever le défi de la mobilisation.

Cellou Dalein a donné le ton ce dimanche 05 mars, à Luanda, en Angola.

Devant ses militants chauffés à blanc, il a appelé à une grosse mobilisation à Conakry, ce malgré les tentatives de rapprochement avec le pouvoir à l’initiative des diplomates en vue de rompre le pont avec l’ancien opposant historique, qui revendique toujours l’autorité morale et administrative du RPG. Celui-ci, d’ailleurs, dans un combat qui ressemble à une vengeance personnelle, se donne le temps, l’énergie et les moyens nécessaires à l’accomplissement de cette obsession.

Depuis son exil, Alpha Condé multiplie les contacts physiques avec les militants et responsables de son parti à lui, en vue de s’assurer de la détermination de ces derniers à affronter ses tombeurs.

Le scénario qui se dessine est de rendre le pays ingouvernable pour une gestion sans eux.

Sont-ils autant audibles pour réussir ce scénario ? Ce n’est pas à exclure dans un contexte atrabilaire, avec des militaires au pouvoir qui ont ouvert assez de chantiers conflictogènes et qui ont à cet effet poussé l’audace de cocher toutes les cases.

La confrontation, une nouvelle fois, est inévitable. Le garde des sceaux a annoncé les couleurs à son retour d’une mission qui l’a conduit dans plusieurs pays. Charles Wright charcute la main tendue du Premier Ministre avec la réaction antinomique. Devant la presse, il promet que force restera à la loi et que l’autorité se fera sentir. En réaction à l’appel à manifester des forces vives.

En attendant la providence, chacun arbore son battle dress pour le combat qui pourrait arracher des plumes.

In DjomaMedia

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