Création de la CRIEF: à la différence de son prédécesseur, le colonel-Président fait un grand pas dans la bonne direction

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La semaine dernière, le conseil national pour le rassemblement et le développement, s’est de nouveau fendu d’une énième ordonnance, comme on a d’ailleurs l’habitude d’en avoir à foison avec ces militaires au pouvoir depuis le 05 septembre, au nom d’une éventuelle refondation d’un pays, qui en réalité, allait à vau-l’eau.

Il s’agit de la création de la CRIEF, la cour de répression des infractions économiques et financières. Une juridiction qui devrait traquer les fripouilles dans l’administration, ces bandits à col blanc et leurs complices d’ailleurs, qui ont longtemps nargué le peuple.

C’est une décision, l’une des rares de l’ère CNRD, qui fait l’unanimité dans l’opinion. Une véritable étape importante dans la lutte contre la corruption, que son prédécesseur a eu du mal à franchir.

Il y a cependant des interrogations sur le fonctionnement de ladite cour, qui ne jugera que des dossiers dont le montant est égal ou supérieur à Un milliard, soit 100 mille dollars.

C’est notamment sur son mode de saisine. Même si on peut aussi se demander, quelle juridiction pour juger les dossiers d’un montant inférieur, non moins négligeable? En tout cas, pas avec les mêmes dont les résultats n’ont pas été exaltants.

Par ailleurs, comme pour gripper la machine, on assiste au grand retour de ceux qui n’ont absolument plus rien à nous dire, mais tiennent, par-dessus tout, à nous le dire quand même.

Point d’orgue de cette litanie entamée en chœur par ces diseurs de bonne aventure, des questionnements dont le but est de faire échouer l’initiative. On spécule sur un éventuel règlement de compte ou une volonté d’éteindre une génération de politiciens, qui appartient à un parti, qui, aux commandes du pays pendant plus d’une décennie, n’a malheureusement pas réussi son opération ‘’mains propres, qu’il n’a cessé de prôner.

Sans doute, les raisons de cet échec qui a ainsi ouvert les vannes des ressources du pays, pour les bandits à col blanc, ce sont les calculs politiques guidés par une avidité de se maintenir au pouvoir, advienne que pourra. Et pourtant, il faut rendre compte !

Pour ainsi paraphraser le Président du PADES, éminent économiste du pays, Dr Ousmane Kaba chez nos confrères de FIM FM, il faut commencer par les bandits d’aujourd’hui, des dossiers frais, pour lesquels on a forcément pas besoin de fournir de gros efforts, encore moins perdre assez temps, car l’impunité, ces dernières années, était devenue, hélas, un mode gestion.

Cependant, il ne faut pas se borner à ne fouiner que dans la gestion de la dernière décade, s’il est possible d’en trouver au-delà.

On peut ainsi dépoussiérer le rapport de la Banque mondiale de 2012 portant sur l’audit des marchés 2009-2010, c’est à dire ceux passés sous le régime militaire du CNDD.

Il ressort de ce rapport que la résiliation peut s’appliquer dans plus de 50% des marchés examinés ; l’enjeu financier est considérable, puisque c’est plus de 5.300 mille milliards GNF, qui pourraient être annulés des engagements de l’État » donc 5.300 mille milliards de francs guinéens compromis par une gestion mafieuse de nos ressources financières.

Cette période n’est pas si lointaine, et pour constituer les dossiers, point besoin d’avoir du temps ou de fournir assez d’efforts.

Saisissons l’occasion d’épurer notre administration des corrompus pour la rendre vertueuse au service exclusif des Guinéens. Si la justice doit rester la boussole, on peut bien y espérer.

Lamine Mognouma Cissé

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