Guinée/BEPC 2021 : « La surveillance reste globalement complaisante…les cotisations continuent » (A-SEG)

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C’est dans les conditions météorologiques très éprouvantes que la troisième journée du l’examen du BEPC ce mercredi 28 juillet 2021, a eu lieu. L’Association Scolaire et Estudiantine de Guinée (A-SEG) continue effectivement sa mission d’observation indépendante des Examens Nationaux. En cette avant dernière journée, deux (2) épreuves ont été soumises aux candidats : la Biologie et l’ECM (Éducation Civique et Morale).

De façon générale, notre constat est le suivant :

Dans la plupart des centres d’examens que nous avons visités, de l’IRE de Conakry à celle de Kindia, la surveillance reste globalement complaisante, plusieurs candidats affirment que les cotisations continuent, même si dans d’autres, elle paraît relativement rigoureuse. Les l’IRE de N’Zérékoré, en passant par les DPE de Coyah, Kindia, Siguiri, Kankan, la tricherie ne semble pas avoir de maîtrise. Selon nos observateurs, des centres seraient négociés et les délégués sont véritablement complices. Nous déplorons le manque de détecteurs de métaux dans nombreux centres et leur non-utilisation dans d’autres.

Parlant du plan disciplinaire, aucun cas d’indiscipline n’a été signalé, ni constaté et la tranquillité se lisait sur le visage des candidats dans ces centres d’examen, tels que : Groupe Scolaire Yattaya, Complexe Scolaire Hyndaye (DCE RATOMA ), Collège centre de Dalaba, Lycée Mahatma Gandhi, Matoto centre 2. Au niveau de l’aspect sécuritaire, le constat reste satisfaisant dans certains centres et quant à la situation sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, les gestes barrières ne sont nullement au rendez-vous, ce, malgré nos recommandations faites depuis à l’entame de ces examens scolaires, pas de port des masques, ni la présence des kits de lavage des mains, encore moins de distanciation sociale.

Dans la DCE de Matoto, au centre Nelson Mandela, selon notre observateur posté de ce côté, nous apprend que « deux surveillants ont été renvoyés au compte de la journée d’aujourd’hui ».

À Pita centre, deux établissements ont été retenus comme centres d’examen, l’école privée Elhadj Ibrahima Barry et le collège public de Djissouma, selon notre observateur, il y avait la présence effective des agents de sécurité, des kits d’hygiènes et des appareils de détections de métaux aux portails et, il y régnait un calme total aux alentours de ces centres. Même constat au centre collège Kipé (DCE Ratoma).

En dépit des mesures annoncées, des dénonciations et recommandations faites à l’endroit du ministère de tutelle et son service Examens, cette journée n’est pas restée en marge des pratiques frauduleuses.

Au lycée Lola, notre observateur a aperçu des individus se trouvant aux alentours du centre, traiter des sujets, puis escaladaient le mur afin de remettre ces traités aux candidats, acte que nous déplorons et interpellons les autorités de la place, à prendre au plus vite que possible des mesures drastiques pour barrer la route à ces fraudeurs qui continuent de sévir. 

Au lycée Mahatma Gandhi de Lambagni tout comme au centre Lampel de Cobayah (Tous de la DCE de Ratoma), au finish des épreuves de cette journée, des candidats nous ont confié qu’avec la complicité des surveillants et délégués, ils ont pu tricher, certains en utilisant des téléphones. 

« Cette 3ème journée n’a pas du tout été facile à cause de la pluie à FARANAH », a fait remarquer notre observatrice.

Au centre collège Niger, à l’extérieur la surveillance était bien respectée aucun regroupement aux alentours du centre mais « d’après le sondage effectué auprès de beaucoup d’élèves, j’ai fini par comprendre que les surveillants laissaient les candidats faire ce qu’ils veulent dans les salles « , précise-t-elle.

Au centre Amical Cabral « les pagailles continuent », toujours les regroupements sont partout aux alentours du centre, les élèves entrent dans les salles avec les téléphones. « Un  élève qui se trouve dans la salle a envoyé en notre présence, le sujet d’E.C.M à son ami qui se trouve au dehors en SMS, 10min après le lancement dudit sujet, le plus étonnant est que ces surveillants permettent aux élèves de passer les appels téléphoniques dans les salles », temoigne-t-elle dans une indignation totale.

LE GRAND RETARD DANS LE LANCEMENT DES ÉPREUVES

C’est un fait qui sort de l’ordinaire des examens nationaux, un grand retard a été observé aujourd’hui dans le lancement des sujets dans les IRE de KANKAN et de N’ZÉRÉKORÉ.

C’est à 10 heures et 30 minutes que la première épreuve (biologie) a été lancée dans les différentes DPE de ces IRE.

Selon nos observateurs basés dans l’IRE de Kankan, l’inspecteur régional serait « rentré tard de Faranah pour la réception des sujets ».

De Siguiri à Mandiana en passant par Kérouané, candidats et surveillants étaient dans l’attente et la panique totale, pendant que selon nos constats, le sujet et son traité circulaient déjà dans certaines plate-formes sur les réseaux sociaux. C’est un paradoxe que nous n’arrivons toujours pas à comprendre, d’autant plus que les autorités locales et centrales n’ont fourni aucune explication.

Quant à l’IRE de N’ZERÉKORÉ, là également nous n’avons rien d’obtenu d’explications fiables. Cette situation inquiétante pousse à l’interrogation et pose la problématique de la sécurité des sujets de nos examens.

Cela n’impacterait-il pas l’intégrité et la transparence de la 3ème journée du BEPC dans ces régions ?

N’est-ce pas de l’amateurisme de la part des autorités des IRE concernées ? Est-ce la tentative de manipulation des sujets ? 

Par conséquent, la circulation des sujets et leurs traités dans les plateformes de conversation WhatsApp et Messenger, et l’utilisation sans crainte des téléphones portables dans certains centres d’examens, restent toujours les formes de fraude, dont font recours des candidats en complicité avec des délégués et surveillants.

En conclusion, il est à noter que ce bilan n’est pas exhaustif, les rapports des autres journées, prendront en compte d’autres aspects non cités ou en cours de vérification.

Quant à nous, nous restons très vigilants sur le terrain et interpellons les autorités à plus de rigueur pour la dernière journée 

Conakry, 28 juillet 2021

Le Président

Kabinet Keita.

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