RDC : Félix Tshisekedi décrète l’état de siège au Nord-Kivu et en Ituri

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L’annonce a été faite à l’issue du premier conseil des ministres du gouvernement de l’Union sacrée. Cela fait suite à une vague de protestation sans précédent dans l’est contre la multiplication des massacres et la perpétuation de l’insécurité.

Félix Tshisekedi avait promis des mesures fortes. Selon le compte-rendu du conseil des ministres, il a décrété l’état de siège après avoir consulté le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde et les présidents des chambres du Parlement et le Conseil national de sécurité. Le chef de l’État dit l’invoquer au nom de l’article 85 de la Constitution. Cet article prévoit que lorsque «des circonstances graves menacent d’une manière ou d’une autre l’indépendance et l’intégrité du territoire national et qu’elles provoquent l’interruption du fonctionnement des institutions, le président peut le proclamer».

Félix Tshisekedi a donc choisi de l’imposer dans les provinces du Nord- Kivu et de Béni. La RDC n’a jamais adopté de loi portant application des mesures d’état d’urgence, difficile de dire ce que cette annonce recouvre. Une ordonnance présidentielle devrait le préciser, elle est promise pour les prochaines heures.

Mais devant l’Assemblée nationale, le Premier ministre Sama Lukonde avait évoqué, lundi dernier 26 avril, la possibilité de remplacer les autorités civiles par les autorités militaires et de renforcer leur déploiement, ainsi que celui de la justice militaire. Ces annonces n’étaient pas sans créer quelques inquiétudes, dans une zone où les forces de sécurité sont d’ores et déjà accusées de violer les libertés publiques.

Selon l’ONU en effet, il y a chaque jour plus de sept exécutions par jour, six par les groupes armés, une par les forces de sécurité. Entre février et mars, lebureau conjoint des Nations unies aux droits de l’hommea enregistré une hausse de 127% des violations commises par l’armée, de 64% pour la police nationale, pour l’essentiel dans l’est du pays.

RDC: les enfants-manifestants de Béni dispersés par la police

Un peu plus tôt, les élèves qui campaient depuis six jours dans la cour de la mairie de Béni, dans l’est du pays, pour justement dénoncer l’insécurité dans leur ville, ont été dispersés par les forces de l’ordre ce vendredi, rapportenotre correspondant à Kinshasa,Patient Ligodi.Quelques interpellations ont été faites. La veille, le président de la République avait demandé à ces enfants de rentrer chez eux et de ne pas se faire manipuler par des adultes animés, selon lui, par des raisons politiques.

Cordon de sécurité démonté, bâches dégagées, installations sanitaires de fortune détruites… Tous les dispositifs déployés depuis près d’une semaine par les élèves ont été démantelés le matin. Ils ont été priés de quitter le lieu par les forces de l’ordre, mais les plus téméraires s’y sont opposés. Les écoliers accusent les policiers d’avoir utilisé les gaz lacrymogènes pour les disperser.Ce que dément la police qui affirme n’avoir utilisé ce composé chimique que contre les membres des groupes de pression et autres taxi-motos qui voulaient se mêler au mouvement et qui se seraient attaqués aux forces de l’ordre.

«Nous avons été avec ces enfants pendant près d’une semaine. On ne les a pas brutalisés et ce n’est pas aujourd’hui qu’on va le faire», soutient d’ailleurs le colonel François Makosa Kabeya, commandant de la police à Béni.

Du côté de la présidence de la République, on affirme que ce n’est pas la réponse attendue. L’ordre de disperser ces enfants est intervenue au lendemain de l’allocution du chef de l’État demandant aux enfant de rentrer chez eux.

Qui a ordonné ce déguerpissement ? On a annonce l’ouverture d’une enquête. Jeudi, au moins 69 élèves dont 14 filles avaient été interpellés. Tous été libérés ce vendredi, affirment le maire et le chef de la Police.

Ces écoliers exigeaient le départ de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo) qu’ils jugent peu efficace, ils exigeaient également la venue de Félix Tshisekedi pour qu’il prenne le pouls de la situation dans la région. Ce qu’il s’est engagé à faire.

RFI

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