WhatsApp tente de rassurer ses utilisateurs sur la confidentialité des données

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WhatsApp a tenté, mardi 12 janvier, de rassurer ses utilisateurs, inquiets à l’idée que la messagerie ne partage davantage de données avec sa maison mère, Facebook. Les nouvelles règles publiées la semaine dernière ont suscité un mouvement de panique et des records d’inscription chez ses concurrents Signal et Telegram.

« Avec toutes les rumeurs qui circulent, nous voulons répondre à certaines des questions les plus communes que nous avons reçues, écrit WhatsApp sur son site web, dans la rubrique « sécurité et confidentialité ». Nous voulons dire clairement que la mise à jour n’affecte en aucune façon la confidentialité des messages échangés avec vos amis et votre famille. »

Le 7 janvier dernier, WhatsApp a demandé à ses quelque deux milliards d’utilisateurs d’accepter de nouvelles conditions d’utilisation, lui permettant de partager plus de données avec sa maison mère, Facebook, sous peine de ne plus accéder à leur compte à partir du 8 février.

Les changements ne concernent que les conversations éventuelles avec des entreprises, assure WhatsApp, qui voulait « faire preuve de plus de transparence sur comment nous récoltons et utilisons les données ».

Le groupe californien tire ses immenses profits de la publicité ciblée sur Facebook et Instagram. Il a désormais entrepris de dégager des revenus de ses messageries, comme Messenger, en permettant aux annonceurs de contacter leurs clients, voire d’y vendre directement leurs produits, comme c’est déjà le cas en Inde, son plus grand marché avec quelque 400 millions d’utilisateurs.

WhatsApp a cherché à rassurer les utilisateurs inquiets dans ce pays d’Asie du Sud, en publiant dans les journaux de mercredi un message, en pleine page, qui affirme notamment : « Le respect de votre vie privée est encrypté dans notre ADN. »

Telegram jubile

Racheté par Facebook en 2014, WhatsApp a construit une grande partie de sa réputation sur la protection des données. D’où le tollé sur les réseaux, provoqué par la récente mise à jour. À l’image de l’emblématique patron de Tesla, Elon Musk, qui a tweeté : « Utilisez Signal ».

« Il y a beaucoup de désinformation sur les conditions d’utilisation de WhatsApp en ce moment », a réagi mardi Adam Mosseri, le patron d’Instagram. Mais l’opération de rattrapage arrive un peu tard : les messageries sécurisées Signal et Telegram font un carton depuis jeudi dernier.

« Durant la première semaine de janvier, Telegram a dépassé les 500 millions d’utilisateurs actifs mensuels, a déclaré mardi son fondateur russe, Pavel Dourov, sur sa chaîne Telegram. Puis les chiffres ont continué de grossir : 25 millions de nouveaux utilisateurs ont rejoint Telegram lors des 72 dernières heures. Les gens ne veulent plus échanger leur vie privée contre des services gratuits. Ils ne veulent plus être pris en otage par des monopoles technologiques. »

Fondée en 2013 par les frères Pavel et Nikolaï Dourov, créateurs auparavant du très populaire réseau social russe VKontakte, Telegram affirme faire de la sécurité sa priorité et refuse généralement de collaborer avec les autorités, ce qui lui a valu des tentatives de blocage dans certains pays, notamment en Russie.

Signal décolle

Signal et Telegram figurent en tête des téléchargements d’applications gratuites sur les plates-formes Apple Store et Google Play dans plusieurs pays.

Pour mieux conquérir ses nouveaux utilisateurs, Signal a même publié un tutoriel pour les aider à importer facilement leurs conversations de groupe depuis une autre application de messagerie. 

Lancée en 2014, l’application américaine est considérée par les spécialistes comme l’une des applications de messagerie les plus sécurisées du marché, grâce notamment à sa capacité à chiffrer « de bout en bout » messages ou appels audio et vidéo.

RFI

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