Violences policières en Guinée: faut-il réformer la police nationale ?

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Le Monde entier est confronté à l’une des pires crises de son histoire, il s’agit de la violence policière, après la pandémie de Coronavirus. Partout à travers le globe, les relations sont tendues entre la police et la population. Pour désamorcer cette ‘’bombe’’ qui risque d’exploser si rien n’est fait dans les jours et mois avenir, des chefs ont pris des mesures enfin de redorer le blason entre cette institution républicaine garante de l’ordre national, de la sécurité des personnes et de leurs biens, et le peuple qu’ils continuent de se regarder en chien de faïence.  

Si des dirigeants du monde sont confrontés à trouver des solutions les plus rapidement possibles contre cette violence policière, et écarter les brebis galleux au sein de la corporation. Depuis la mort de l’américain George Floyd qui a occasionné de nombreuses manifestations et indignations à travers le monde contre la pression policière.

En Guinée, que fait l’Etat pour reformer cette institution en manque de confiance au sein de la population ? Quelle solution faut-il trouver pour le bon confectionnément de la police nationale ? Est-ce qu’il faut la dissoudre ou la réadapter en fonction de sa société ?

Pour le moment, les rapports des défenseurs des droits contre cette force ‘’police’’ sensée être républicaine sont glaçants. Le constat reste très amer en Guinée.

Selon le rapport de l’ONG Amnesty international, les violences des droits humains lors des manifestations ont fait plus de 400 personnes tuées ces dix dernières années. L’ONG condamne et appelle les partenaires de la Guinée à prendre des sanctions contre le pays d’Alpha Condé.

Pour sa part, Human Rights Watchdemande au gouvernement d’enquêter sur les violences policières. Avant de déclarer que : « Les partenaires internationaux de la Guinée et autres institutions, en particulier l’Union Africaine, la CEDEAO, le Conseil de sécurité de l’ONU, l’UE et les Etats-Unis devraient accroitre la pression sur le président Condé et son gouvernement et exiger l’ouverture d’enquêtes et de poursuites judiciaires crédibles pour les violences.

Pendant ce temps, elle continue d’endeuiller et de traumatiser de nombreuses familles qui, aux yeux des citoyens, elle n’est qu’un simple instrument de répression sanglante contre le bas peuple suite aux ordres qu’elles reçoivent. Alors, que faut-il faire pour instaurer la confiance entre la police et la population ?

Pour connaitre le mode de fonctionnement de la police guinéenne, il suffit juste de faire un tour dans les rues de la capitale Conakry ou participer à une manifestation etc… « Ils sont ‘’spécialisés’’ dans la répression sanglante, le racket, le vol, la violence, le viol, la mendicité, la torture, l’interpellation sans fondement, l’arrestation arbitraire, la falsification des faux documents, l’intimidation, des faux complots y compris le trafic des stupéfiants », etc…Et, très souvent mal formée et mal habillée. Avec tous ces mots qui picotent dans la bouche des citoyens. La police a-t-il besoin d’être reformée ou d’être dissoute complément?

Pire, entre chauffeur de taxi et la police routière est un véritable jeu de chat et souris comme une hyène affamée sur un cadavre. C’est pourquoi, ils (chauffeurs) les appellent des parasites de la route. Pour eux, si un policier les arrête, il les presse comme un citron. Il te fait payer des pots de vin à sa femme, à ses enfants, à ses beaux-parents et à lui même. Et ‘’tant qu’ils ne te ruinent pas, ils te laisseront pas aller. L’odeur de l’argent les attire comme des fleurs et  les abeilles’’. Où va cet argent racketté à longueur de la journée sans reçu dans les mains des pauvres citoyens ? A qui profite cette caisse noire ?

Malgré le taux de chômage très élevé en Guinée, la plupart des jeunes sortants de l’université fuient le métier même lors des concours d’intégrations à la police. D’autres cherchent à rentrer pour se trouver un autre chemin dans l’administration publique à cause d’un mauvais système politique qui a fait de la formation et la reforme de la police son souci cadet.

Conséquences, à chaque manifestation de l’opposition ou des membres de la société civile, des guinéens sont tués par balle par des personnes censées assurer leur sécurité. A ce jour, plus de 150 personnes ont été tuées par balle lors des manifs. Qui donne l’autorisation de tirer sur des manifestants? D’où viennent ces armes à feu ? Alors qu’elles sont interdites dans le maintien de l’ordre. Pendant ce temps des responsables de ces crimes odieux continuent de déambuler dans la nature sans la moindre enquête de la part du procureur de la République.

C’est pourquoi Mahatma Gandhi disait ceci : ‘’ Mieux vaut être violent lorsque violence emplit notre cœur que de revêtir le manteau de la non-violence pour dissimuler notre impuissance’’.

Cette derrière image de la violence policière qui parait pour beaucoup de personnes comme de la science fiction est cette mère de famille qui a été prise pour bouclier humain par deux agents de la police face à des lanceurs de pierres à Wanidara dans la commune de Ratoma.

Pour le bien de la Guinée et celui de son peuple, l’Etat doit reformer la police guinéenne, organiser des séances de formation en fonction de l’évolution de sa société et retirer les brebis galeuse au sein de la corporation. ‘’Je sais que cela peut-être une mission difficile mais pas impossible’’. Il faut vite agir pour éradiquer ce syndrome et la corruption gangrène ce milieu depuis très longtemps.

Par contre, l’Etat reproche certains manifestants d’être très violents envers les forces de l’ordre. Mais, qu’est ce qui peut rendre une personne violente ? Et pourtant, l’homme né bon mais la société dans le quel il vit le transforme méchant. L’Etat n’est-il pas responsable de cette violence ? A force de réprimer une personne pour ses droits les plus élémentaires ne deviendra-t-il pas violent ?

Manumax disait que : ‘’ Il n’ya pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans le respect des autres’’.

Certes, tous les policiers ne sont pas violents. « J’en connais des hommes et femmes qui sont des exemples, qui sont au sein de la corporation mais ils sont peu », face à une bande de vautour. Donc, très difficile pour eux, de faire sortir la tête de l’eau et lutter contre un système mafieux, vieux plus d’une 50èmed’année. S’attaquer au système, c’est faire un naufrage dans le désert !

Face à cette situation d’impuissance et insupportable, des pauvres citoyens n’ont que les yeux pour pleurer. ‘’L’Afrique n’a pas besoin d’hommes forts, mais de fortes institutions’’. Barack Obama.  A quand la véritable reforme de police en Guinée pour en faire une force républicaine ? L’avenir nous édifiera.

Moussa Traoré, Journaliste et Analyste Politique 

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