Fria : la préfète Hadja Gnalen Condé sort enfin de son silence et dévoile les noms de ses détracteurs

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FRIA- A l’occasion de la célébration de l’Aid El Fitr, les musulmans de la cité de l’alumine ont rallié les différents sites choisis pour la prière.

Comme d’habitude, c’est au stade Konko Sylla que les autorités préfectorales et communes ont accompli leur devoir religieux.

En dépit des menaces  qui ont été véhiculées la veille à son encontre, le préfet Hadja Gnalen Condé a bel et bien effectué sa prière au stade Konko Sylla sous haute sécurité.

En marge de cette fête, elle a reçu toutes les autorités de la ville à sa résidence. Ce fut l’occasion pour elle de revenir de long en large sur les événements qui se sont déroulés dans la cité pendant le mois saint de Ramadan.

Voici le décryptage de son discours tenu en langue nationale sousou:

«  Sous l’autorité des sages, je n’ai qu’un seul message à véhiculer à l’endroit des sages, des jeunes, des femmes de Fria ainsi que ceux de Baguinet, Banguigny et Tormèlin.

Dieu merci nous avons accompli la prière, nous sommes avec les sages auxquels nous demandons des bénédictions et souhaitons que toutes les prières soient exhaussées.

Aujourd’hui c’est un  jour de réjouissance pour nous, nous souhaitons en faire autant pendant de longues années.

Dans la vie, si l’être humain ne dit pas la vérité, il va mentir ; si on n’est pas en vie, on est à l’au-delà. Nous savons tous comment nous avons prié aujourd’hui, nous avons prié dans le doute. Mais comme c’est Dieu qui peut tout, grâce aux bénédictions et sacrifices des sages, nous sommes sous la protection divine.

Ce qui se passe actuellement n’est pas normal. La commune urbaine de Fria est égale aux communes rurales de Baguinet, de Banguigny et de Tormèlin ; mais ce qui s’est passé dans la commune urbaine de Fria au cours du mois de Ramadan, que Dieu nous en garde, que Dieu ne nous montre plus ça. Nous avons jeûné pour que Dieu nous pardonne, mais les sages ont parlé, les femmes et les jeunes ont parlé, jusqu’à présent, la situation est tendue.

Depuis que cela a commencé, jusqu’à présent je n’ai pas dit un mot parce que si mes chefs et les sages parlent, moi je n’ai rien à dire. Depuis que je suis là, j’ai dit aux sages, que je ne ferai que ce qu’ils me diront de faire.

 Ce qui peut développer une localité, c’est la paix, la quiétude, le pardon. Moi qui suis assise devant vous, si celui qui m’a envoyé en mission ici, le Président de la République, Chef de l’Etat, Professeur Alpha Condé, ne veut pas la guerre, moi aussi je ne la veux pas. Si tu mets ton pied sur ma plaie, je vais retirer mon pied, si tu me provoques, je te tourne le dos parce que moi je ne vois pas une femme ici à Fria avec qui je dois me battre.

Au nom de Dieu et grâce aux bénédictions des sages, je n’ai personne à combattre à Fria. Si Dieu te met au-devant des gens, tu n’as pas à chercher une personne à combattre parmi ces gens, si tu le fais, c’est que tu ne connais pas ta mission ; et moi je ne me comporterai ainsi à cause de personne. Les sages ont parlé, chacun a fait ce qu’il peut ! Mais je vous en prie, à cause de Dieu et son prophète, sachez que celui qui a fait briller le soleil, fera tomber la nuit. Pour celui à cause de qui nous avons observé le jeun, celui à cause de qui nous prions, dites à ce groupe de femmes de cesser à cause de Dieu, de son prophète, de vous les sages et de la population de Fria.

Cela fait cinq ans que je suis à Fria, j’ai pris service le 20 Août 2014, dans deux mois, j’aurai cinq ans à Fria. Dites à ces femmes de cesser, de ne pas commencer ce qu’on n’a pas eu l’habitude de faire. Voici mon mari, s’il me dit de m’arrêter là, j’exécute même si je suis plus titrée que lui, je le respecte. Donc ceux qui ont des épouses, des sœurs dans ce groupe, dites leur d’arrêter.

Pour raccourcir, hier soir le Kountigui nous a appelé, le Secrétaire Général chargé des collectivités et moi sommes partis. Il m’a dit Madame, en ce moment ce que nous devons faire, c’est de faire en sorte que la paix règne à Fria parce que moi le Kountigui et les autres avons échangé et sommes convenus que la guerre est finie. Le secrétaire général a signifié au Kountigui que c’est cela le rôle d’un Kountigui. Quand ils m’ont donné la parole, j’ai fait comprendre au Kountigui que je n’ai ni de groupe ni d’équipe à Fria ; ce que j’ai à Fria, c’est la population de la commune urbaine, de Baguinet, de Banguigny et de Tormèlin ; ce sont des guinéens que j’ai à Fria. Moi je ne suis pas là pour semer ou faire une pépinière de guerre, je suis là pour travailler. Mais ces femmes là ont fait un écrit qu’elles ont remis au Kountigui qui m’a transmis la lettre que voici ; je voudrais encore vous demander de leur dire de cesser parce que je n’ai versé l’huile de personne d’entre elle, je n’ai revendu le terrain du père de personne, leur travail et le mien ne sont pas les mêmes. C’est le gouvernement qui m’a envoyé ici, je travaille pour la population.

Ces derniers temps, nous avons fait en sorte que Rusal a pu offrir trois forages à Toundédokhodé, à Kimbo et à Dotè. En ce moment même, le maire sait que nous sommes derrière Rusal pour qu’elle fasse certaines routes.

Le don de vivres que Rusal vient de faire, c’est nous qui avons écrit et suivi jusqu’à la réalisation. Voilà ce que nous faisons pour Fria, elles n’ont qu’à nous laisser faire notre travail. Qu’elles soient commerçantes, agricultrices, ménagères ou autres, qu’elles s’occupent de leur travail en me laissant tranquille.

 Voici la lettre que sept femmes ont signé, ce sont M’Mah Touré, Fatoumata Fofana, Mabinty Camara, Semba Soumah, Bassengué, Didi Oumou et Kadé Soumah qui ont dit qu’aujourd’hui je n’allais pas prier au terrain. Mais puisque j’ai jeûné, je prie et j’ai fait le pèlerinage, je demande à ces femmes de me laisser tranquille, ce n’est pas ça mon travail.

Je ne connaissais pas ça à Fria ; mais je remercie les femmes de Fria parce que ce ne sont pas ces 7 femmes qui sont à Fria, je remercie la jeunesse de Fria parce qu’elle ne s’est pas mêlée de ce problème. La jeunesse est préoccupée par l’emploi, certains ont commencé à travailler à l’usine, d’autres cherchent à y être, c’est ça notre objectif. Toute la population de Fria est préoccupée pour l’emploi de sa jeunesse mais cela ne peut pas être possible dans la pagaille. Nous sommes en train de nous battre, la commune et nous pour que tous ceux qui sont dans les carrières aient des assistances parce que le président nous a dit que les populations des zones minières doivent profiter de leurs mines. Donc c’est ce que nous devons suivre, respecter les sages et non se préoccuper d’un problème de sept femmes. Mais toutes ces personnes qui sont devant, au milieu ou derrière cette affaire, je ne leur pardonnerai jamais jusqu’à devant Dieu, je mets Dieu et la Fatiha entre nous, entre moi et tous ceux qui veulent saboter mon travail.

Merci aussi aux sages de Sombory, mais sachez que nous sommes à Sombory, n’acceptez pas que Sombory brûle, n’acceptez pas qu’il y ait la guerre entre les femmes, n’acceptez pas de faire souffrir celui qui ne doit pas souffrir, n’acceptez pas de battre celui qui ne doit pas être battu, c’est un péché.

Le Ramadan est fini, je prie Dieu que nous continuons à bien vivre, que Dieu nous donne longue vie. Si j’ai dit quelque chose qui n’est pas bon, je vous présente mes excuses en tant que femme.

Je vous remercie »

Djénabou Batco Diallo pour friaguinee.net

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