Guinée : L’OGDH condamne les violences post-électorales et appelle au respect des voix des citoyens

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L’Organisation Guinéenne de Défense Droits de l’Homme et du Citoyen (OGDH) reste préoccupée par la montée en puissance des violences sur l’ensemble du territoire national depuis le lundi 5 février 2018, qui se sont soldées pour le moment par :

  1. Des pertes en vie humaines notamment à Kalinko (Dinguiraye) où 5 personnes sont mortes calcinées dans une maison, à Kindia où un jeune motard à trouver la mort suite à une bastonnade par des agents de force de sécurité et à Conakry où un jeune étudiant a été tué par balle dans le quartier la Carrière et un jeune apprenti blessé gravement par balle à Sonfonia ;
  2. Des blessés, des arrestations et détentions, des destructions des biens etc.

Fidèle à sa mission de veille sur le respect des droits fondamentaux des citoyens, l’OGDH rappelle que ces violences résultent de la mauvaise gestion du processus de vote des élections communales du dimanche 4 février 2018 par la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI). En effet, si l’on peut se féliciter du déroulement global du vote sur l’ensemble territoire national marqué par un fort taux d’abstention, les dépouillements des bulletins de vote et la centralisation des résultats par les Commissions administratives ont donné lieu à des contestations et des protestations entre parties prenantes qui ont débouchées sur les violences survenues.

L’OGDH rappelle qu’en son préambule, la Constitution du 07 mai 2010 proclame son adhésion à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme du 10 décembre 1948 qui, dispose en son article 21 : « Toute personne a le droit de prendre part à la direction des affaires publiques de son pays, soit directement, soit par l’intermédiaire de représentants librement choisis. Toute personne a droit à accéder, dans des conditions d’égalité, aux fonctions publiques de son pays.

La volonté du peuple est le fondement de l’autorité des pouvoirs publics ; cette volonté doit s’exprimer par des élections honnêtes qui doivent avoir lieu périodiquement, au suffrage universel égal et au vote secret ou suivant une procédure équivalente assurant la liberté de vote ». Il est de même de l’article 2 de notre Constitution qui dispose : « la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants élus ou par voie de référendum ».

Soucieuse de la préservation de la paix et de la quiétude sociale dans la cité, l’OGDH condamne avec la dernière énergie les violences post-électorales et en appelle au sens de la responsabilité de chacun et de tous. Elle demande en particulier :

  1. Au Président de la République, de garantir le respect de la Constitution, en ce qui concerne le droit à la vie, à la sécurité des personnes et de leurs biens et à la liberté de manifestation ;
  2. À la Commission Électorale Nationale Indépendante de publier dans les meilleurs délais le résultats des élections communales dans le respect de l’expression des citoyens dans les urnes. Elle doit veiller à ce que les commissions administratives de centralisation des votes (CACV) ne se livrent pas à des annulation fantaisistes des résultats ;
  3. Aux partis politiques et candidats en compétitions de privilégier les voies de recours légales prévues par les lois et règlements en vigueur en république de Guinée ;
  4. Aux autorités judiciaires, de prendre toutes les dispositions utiles pour que la lumière soit faite sur toutes ces violences, d’engager des poursuites judiciaires contre tous les commanditaires et auteurs de violations des droits de l’Homme et de veiller a ce qu’ils soient jugés conformément aux lois de la République ;
  5. Aux forces de sécurité, pour qu’elles fassent preuve de professionnalisme, de neutralité et de civisme dans l’exercice de leur mission de gestion des crises et de maintien de d’ordre ;
  6. Aux autorités administratives, de respecter le principe de la neutralité dans l’exercice de leur mission de service public ;
  7. Aux institutions de la République, pour qu’elles jouent effectivement le rôle qui leur est dévolu dans un État de droit ;
  8. A la Société civile, qu’elle continue de jouer son rôle de veuille pour le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme prévue dans la Constitution de notre pays ;
  9. Aux institutions africaines et internationales, pour qu’elles continuent d’appuyer la Guinée dans le processus d’instauration d’une véritable démocratie où les droits fondamentaux sont garantis pour tous.

Pour le Bureau Exécutif National de l’OGDH Le Vice Président/Président par intérim

Elhadj Mamadou Malal DIALLO

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