Affaire Zenab Nabaya Dramé : Tibou Kamara ancien ministre conseiller à la Présidence et Ismaël Dioubaté ex-ministres du Budget cités pour complicité(CRIEF)

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Aly Touré procureur spécial près de la Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF), a  décliné ce mercredi 02 février 2022 la télévision nationale RTG   une série d’affaires dites de détournement de deniers publics, blanchiment de capitaux et complicité concernant entre autres trois anciens ministres. Il s’agit principalement de Zenab Nabaya Dramé, ex-ministre en charge de l’Enseignement technique et ses deux anciens collègues Tibou Kamara et Ismaël Dioubaté, respectivement ancien ministre conseiller à la Présidence et ex-ministre du Budget. 

Ci-dessous la transcription de l’ensemble de la communication du procureur Alu Touré:

Courant novembre 2020, le site d’information Guineenews a dénoncé une piste de détournement à hauteur de 200 milliards de nos francs par un membre du gouvernement. Dans cette dénonciation, il ressort que de 2014 à 2018, madame Zenab Nabaya Dramé, à l’époque directrice des affaires financières au ministère de l’Agriculture, a reçu un montant de 56 milliards de francs guinéens qu’elle a utilisé sans justification. De 2018 à 2020, pendant que la même personne était au ministère de la Santé, en qualité de directrice des affaires financières, un montant de 17 milliards avait été décaissé dans le projet de construction de la Pharmacie centrale sur un site à Coyah. Sur ce montant, l’entrepreneur qui était sur les travaux n’a reçu que 7 milliards de nos francs. Les 10 milliards qui étaient encore consignés au niveau du trésor public, ont été utilisés par madame Zenab Dramé sans aucune justification parce que lorsque les enquêteurs sont allés au trésor, il n’ont trouvé dans les caisses que 41 millions de nos francs.

En 2020, pour l’organisation de sortie des écoles professionnelles, alors que la même personne était maintenant ministre de l’Enseignement technique, elle a trouvé un budget de 20 milliards et quelques, validé par l’Assemblée nationale et retenu comme budget des examens de sortie de l’enseignement technique. A son arrivée, elle a soutenu que ce budget était très peu et qu’il fallait augmenter. C’est alors que le budget a été augmenté et est parti à hauteur de 43 milliards 483 millions 406 mille francs guinéens.

Sur ce montant, qui devait donc servir à l’organisation des examens et concours de sortie des écoles professionnelles, la ministre, Madame Zenab Nabaya Dramé n’a remis aux cadres techniques du département que 15 milliards pour organiser ces examens. De sorte que, pendant ces examens, les étudiants qui devaient, dans les travaux pratiques, organiser les sessions un étudiant un ouvrage à réaliser, ils étaient obligés de grouper les candidats par groupe de 15 et 20 pour réaliser un seul ouvrage parce que le budget était insuffisant. Le reste du budget n’a jamais été utilisé par les cadres techniques et le ministre du budget avait entièrement décaissé les 43 milliards.

Toujours au niveau du ministère de l’Enseignement Technique, elle a demandé et obtenu la somme de 35 milliards 857 millions 457 mille 923 francs guinéens au titre de l’achat des équipements, des équipements qui n’ont jamais été achetés parce que les traces n’ont jamais existé au ministère de l’Enseignement technique.

Egalement, dans la même logique, dans le cadre de la lutte la pandémie de Covid-19 pendant les examens de sortie, un montant de 1 milliards 582 millions 780 mille 800 francs guinéens a été décaissé et mis à la disposition du ministère de l’Enseignement technique par le biais de la DAAF. Ce montant a été utilisé sans aucun justif également.

A l’analyse de ces différentes situations et ayant constaté un préjudice subi par l’Etat, à hauteur de 131 milliards 923 millions 644 mille 723 francs guinéens et par les étudiants qui étaient candidats aux examens de sortie des écoles professionnelle session 2020, le parquet de la CRIEF a requis l’ouverture d’une information judiciaire contre Mme Zenab Nabaya Dramé pour des faits de détournement de deniers publics et blanchiment d’argent; 

2- Mme Eveline Phila Mansaré, Monsieur Ismaël Dioubaté à l’époque ministre du Budget et monsieur Tibou Kamara, à l’époque ministre conseiller à la Présidence pour des faits de complicité, de blanchiment d’argent et de détournement de deniers publics.

Ces faits sont prévus et punis par les articles 19, 20, 499, 164 et suivants du code pénal ainsi que les articles 7, 112 et 113 de la loi L021/024AN portant lutte contre le blanchiment des capitaux et le terrorisme.

Friaguinee.net

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