Justice : le juge Charles Wright déballe les causes de l’enregistrement de sa conversation avec le procureur Sidy Souleymane N’Diaye

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Invité dans l’émission les GG d’Hadafo média de ce mercredi 06 octobre2021, le juge Alphonse Charles Wright dans tous ses états est revenu  sur les raisons qui l’ont poussé à enregistrer son entretien avec le procureur de la république Sidy Souleymane N’Diaye sur le dossier « Foniké Mengué ».

 « Je me fais le devoir, pas au nom d’une corporation ni au nom d’une institution de m’incliner face à la mémoire de toute personne, qui, par maladresse a pu, à un moment donné subir l’injustice par une action de qui que ce soit, qui avait la responsabilité de prendre des mesures pour sa protection, pour la défense de ses droits et ce, dans le seul souci du respect de son serment. Je tenais à le faire parce que comme vous le savez en chacun de nous il y a un tribunal, c’est le tribunal de la conscience», a compati le juge avant de continuer.

«  Hier, j’ai reçu une soixantaine d’appels fusant de partout, les uns et les autres, parfois inquiets pour ma sécurité, d’autres cherchant à tirer la langue pour pouvoir dire ce qu’ils pensent, de ce que j’ai dit. Bref, Je suis très content de rappeler ici sous le fondement de l’article 23 de la loi portant statut des magistrats qui dispose que les magistrats jouissent  comme tous les autres citoyens  de la liberté d’expression. Ça veut dire qu’on soit du siège, qu’on soit du parquet, la liberté d’expression est un droit pour les magistrats tout comme d’ailleurs  sur d’autres citoyens guinéens », dit-il.

Plus loin Charlez Wright  ne culpabilise pas le journaliste Moussa Moïse d’avoir diffusé leur entretien sur les ondes de la radio et pense qu’il a fait son devoir.

« Pour revenir sur ce qui a été fait, permettez-moi monsieur Moise, c’est le lieu  de vous dire que les excuses dont vous avez voulu vous confondre hier en me demandant pardon, je vous dis que vous n’avez pas besoin de me demander pardon… Vous avez fait selon votre conscience  ce que vous estimez dans vos responsabilités journalistiques. Vous n’avez pas besoin de me demander pardon pour la raison que je vais expliquer succinctement dont chacun sera libre  sincèrement d’interpréter ou de savoir la portée (….) », insiste-t-il.

Poursuivant le magistrat se dit prêt à servir son pays partout où il sera muté.

« Moi je suis magistrat si on doit me déplacer, je n’ai pas un avis à donner parce que il y a un organe qui en principe dans son organisation et dans son fonctionnement qui est le conseil supérieur de la magistrature qui veille sur la carrière et sur la discipline des magistrats. Si mon sort est décidé au sein de cet organe, moi en tant que magistrat l’on peut m’envoyer à Lola, à N’Zérékoré. L’essentiel est que je peux servir partout où on m’enverra. Je suis venu à Dixinn, la première situation à laquelle je me suis trouvé heurté, c’est l’esprit de méfiance que les gens avaient vis-à-vis de moi. J’entends partout : … faites très attention, vous connaissez ce monsieur qui part à Dixinn ! Vous savez le problème qu’il a eu avec d’autres ailleurs. Je vous en prie méfiez-vous de lui(…) », nous apprend Charles Wright.

A la question de savoir comment le procureur Sidy Souleymane N’Diaye s’est-il fait avoir  par la présidente, le juge apporte des éclaircissements

« Une semaine après elle m’a appelé, elle dit Charles tu sais moi je t’apprécie beaucoup quand bien même les gens disent de me méfier de toi (….) dites-moi ce pour pourquoi vous m’appelez ? Elle dit bon il y a un dossier qui concerne Foniké Menguè. Je dis ah bon, je ne connais pas Foniké Menguè (….) elle dit Charles il y a une situation. J’ai dit laquelle madame ! Elle dit d’après le Procureur  Sidy Souleymane Ndiaye, on a demandé à ce que le monsieur soit condamné à 2 ans. J’ai répondu, Madame, ce que je peux vous dire avec sincérité, j’ai étudié avec votre fils à l’université, vous êtes la cheffe de juridiction comme vous-même vous dites que les gens vous on dit de vous méfier de ma personne, je ne voudrais pas que le lendemain de quoi que ce soit qu’on vous dise ah madame on avait prévenu, il ne s’entend avec personne. Le mieux serait de prendre cette responsabilité, de prendre le dossier parce que on ne peut pas préjuger sur le sort  d’une procédure qui n’a pas été discutée suivant la règle des principes d’un procès équitable ! Si l’on me dit que il faut prendre une telle mesure qui n’a rien avoir avec la déontologie au quelle je ne suis même pas soumis(…) j’ai dit madame comme vous pouvez prendre ce dossier, vous pouvez le jugez, prononcez la peine qui vous semble être conforme selon votre conscience. Moi j’ai été choisi par défaut c’est-à-dire à défaut que les gens acceptent de juger que la présidente elle-même accepte de juger on dit désormais on n’a pas d’autres choix que lui. Mais N’Diaye ne savait pas que à la dernière minute le dossier de la procédure m’a été affecté. C’est quand il a su, ça ne lui a pas plu, ses menaces on commencé » précise Charles Wright 

Enregistrer leur conversation était-il important ?

« Quelqu’un qui vous a menacé vient vers vous. Avec quelle intention ? Je dis attention ! J’ai pris la précaution, ne connaissant pas l’intention, j’ai dit cet entretien là il faut que je l’enregistre pour pouvoir garder par rapport à la preuve de ce qu’il va me dire. Quand il est  m’a dit carrément la position, j’avais le choix entre lui dire écoutez je ne vais pas condamner le bonhomme parce que à l’examen du dossier au préalable je ne voyais rien. Dans ce cas-là, il était venu me sonder pour savoir est-ce que toutes les démarches qu’il a eu à faire auprès de la présidente quelle va être ma décision(…) parce que dans ce cas si je vais lui dire je ne vais pas condamner, on allait me retirer le dossier, on aurait condamné un innocent. Je m’attendais à ça(…) pour lui déjà la carotte est cuite, il appelle publique la RTG pour venir couvrir une façon de dire que vous avez dit que Charles là il est inflexible moi je sais qu’il va condamner, il va condamner donc il faut envoyer la presse publique pour pouvoir couvrir l’évènement pour dire que moi ce que je veux c’est ce qui doit se faire, il n’y a pas de magistrat du siège, ce que je veux à Dixinn c’est ce que je fais, ce n’est pas la présidente qui choisit les juges c’est lui (…) pour lui il était sure que j’allais condamner le monsieur »martèle t-il

 Mohamed Diallo pour Friaguinee.net 

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