États-Unis : Washington en état de choc après l’attaque du Capitole

0

L’attaque du Capitole, mercredi 6 janvier, a choqué l’Amérique. Inédit, cet assaut de la foule, qui s’est soldé par un bilan établi dans la nuit à quatre morts, a retardé la confirmation de la victoire de Joe Biden.

Le 6 janvier 2021 est déjà rentré dans l’histoire : pour la première fois, le Capitole de Washington, siège de la démocratie américaine, a été pris d’assaut par des assaillants portant le drapeau américain.

Cette attaque des partisans de Donald Trump, peu après un meeting du président aux abords de la Maison-Blanche, a retardé la confirmation, par le Congrès, de la victoire de Joe Biden à la présidentielle.

Un assaut sans précédent

Les images ont beau tourner en boucle à télévision américaine depuis le milieu de l’après-midi, elles semblent venues d’ailleurs. On y voit des assaillants vandalisant les accès au Capitole, des élus couchés dans les travées de la Chambre des représentants, des forces de l’ordre l’arme au poing, au cœur du pouvoir de la première puissance mondiale.

Sur la pelouse devant le Congrès, ou sur les marches où, le 20 janvier, Joe Biden prêtera serment pour succéder à Donald Trump, les premières scènes de chaos ont donné lieu à des applaudissements. « J’aime l’Amérique, j’aime l’Amérique », pouvait-on entendre dans la foule qui avait convergé en début d’après-midi vers le Capitole.

« Les élus n’ont que ce qu’ils méritent, se félicitait Josh, la quarantaine, dénonçant la corruption des parlementaires, tout parti confondu. Ils reçoivent de l’argent de la Chine, c’est pour ça qu’ils abandonnent Trump aujourd’hui ! »

Un président plus isolé que jamais

Dans la matinée, Donald Trump s’était adressé à ses sympathisants depuis les abords de la Maison-Blanche. Pendant plus d’une heure, il avait répété les accusations de fraude, que la justice n’a cessé de rejeter depuis les élections du 3 novembre. Avant d’encourager la foule à marcher sur le Capitole, ajoutant qu’il serait de la partie.

Mais en dépit de la foule, Donald Trump est aujourd’hui plus isolé que jamais. Les émeutes, qui se sont traduites par quatre morts et dont les images ont choqué l’Amérique, ont donné lieu à une avalanche de critiques, y compris au sein du parti républicain, parti de la loi et de l’ordre. La presse s’est fait l’écho de possibles démissions à venir au sein de l’entourage du président, notamment parmi ses conseilleurs à la sécurité nationale.

Si le processus de certification du résultat de l’élection, une procédure formelle qui ne dure habituellement pas plus d’une heure, a été interrompu par l’intrusion des émeutiers, il a repris dans la soirée au Congrès. Pour ne pas différer l’inévitable, certains élus républicains ont finalement renoncé à se joindre aux objections des derniers fidèles du président républicain. « C’est fini », a lâché le sénateur de Caroline du Sud Lindsay Graham, pourtant fidèle allié de l’homme d’affaires du Queens.

Mike Pence, le « traître »

Comme lors des précédentes crises traversées par le pays au cours de sa présidence, comme à Charlottesville en 2017, Donald Trump a soufflé le chaud et le froid. Si dans un premier message, il avait appelé ses partisans à « rentrer chez eux », il leur a manifesté peu après un soutien sans équivoque. En réponse, Twitter et Facebook ont supprimé la vidéo et bloqué temporairement le compte du président sortant.

Dans ce climat délétère, beaucoup s’interrogent sur le déroulé des deux dernières semaines du mandat de Donald Trump. En particulier sur ses relations avec le « fidèle » Mike Pence, devenu le 6 janvier le « traître » pour ne pas avoir soutenu le locataire du bureau ovale dans ses démarches post-électorales. Et s’être contenté du rôle que la Constitution lui assignait.

Avec lacroix.fr

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here