Guinée : jusqu’où nous mènera l’entêtement d’Alpha Condé ? (Par Sally Bilaly Sow)

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Depuis le 14 octobre 2019, le Front National pour la Défense la Constitution (FNDC) – une vaste coalition de partis d’opposition et d’acteurs majeurs de la société civile – manifeste en Guinée pour exiger du Président Alpha Condé, 82 ans, le respect de la Constitution en vigueur. Plus de 150 personnes ont été tuées et de centaines d’autres ont été arbitrairement arrêtées, torturées, déportées et gardées dans les geôles du pays. 

Au fur et à mesure que nous nous rapprochons d’octobre 2020 – mois auquel l’élection présidentielle est censée se tenir – fin de son second et dernier mandat, il s’obstine davantage et affiche ses velléités de s’éterniser au pouvoir. À vrai dire, il est embastillé par un gouvernement despotique dirigé par un Premier ministre, Kassory Fofana, dont les sombres années de corruption rampante hantent encore nos esprits. 

Un double scrutin législatif et référendaire fortement contesté

Le 22 mars dernier, après avoir réprimé impitoyablement dans le sang des Guinéens qui se sont farouchement opposés à la tenue du double scrutin législatif et référendaire et donc au changement de la Constitution, qu’ils qualifient de putsch, Alpha Condé au pouvoir depuis 2010, croît démesurément avoir réussi son coup en promulguant sa loi fondamentale.

C’est mal connaître l’engagement concret et le dévouement inconditionnel de cette nouvelle génération de citoyens engagés qui défendent âprement la Constitution en vigueur depuis le 7 mai 2010, en faisant le sacrifice ultime pour sauvegarder les acquis démocratiques et empêcher un clan mafieux d’avoir un droit de vie ou de mort sur l’écrasante majorité des Guinéen.nes.

En pleine crise sanitaire de Coronavirus, Alpha Condé, s’estimant plus intelligent que tous les Guinéens, installe inconfortablement un bureau politique bis du RPG/Arc-en-ciel au Palais du peuple que les hâbleurs appellent naïvement « Assemblée nationale ». 

Ces 114 « députés élus » à la suite des tragiques élections législatives (qui étaient tout sauf des élections) auront jusqu’à la fin de leur vie, le sang et l’âme des centaines de citoyens Guinéens, dans leur conscience.

Le FNDC, la coalition sauveuse 

La Guinée ne peut en aucun cas s’attendre à une démocratie pure sans l’aboutissement de la lutte enclenchée par le Front national pour la Défense de la Constitution (FNDC). La noblesse de son combat, le caractère inclusif des acteurs qui le composent, la clarté de ses objectifs et sa transversalité inquiètent au plus haut sommet de l’Etat les mafieux qui l’ont pris en otage. Les exemples de nombreuses tentatives de divisions et de corruption en font foi. L’arrestation de plusieurs responsables et militants du front ne l’a fait reculer d’un iota dans son engagement à défendre la Constitution de 2010 et à favoriser l’alternance démocratique en République de Guinée. 

Une sinistre caisse de résonance appelée « Assemblée nationale »

Aujourd’hui, dans cette caisse de résonnance appelée naïvement par les imposteurs « Assemblée nationale », nous ne sommes pas dans un débat politique libérateur. Mais plutôt enfonceur. De par la personnalité de celles et ceux qui y siègent, mais également des appétits insatiables d’un président âgé qui est au soir de sa vie, mais qui s’obstine à mourir au pouvoir. 

La célérité avec laquelle les « députés » veulent tripatouiller nos différents textes montre clairement les ambitions machiavéliques d’un pouvoir aux abois. Un pouvoir qui se désacralise, se déshumanise et s’affaisse mollement. 

Un débat politique infesté 

À lire certains jeunes de notre génération sur les réseaux sociaux, nous avons l’impression que les avis que nous avons de nos vieux politiciens nous suivent à la galope. Débattre sans s’écouter. S’insulter sans avancer. Le web est bavard et notre identité numérique nous suivra pendant longtemps.

Alors, nous ne disons pas de ne pas soutenir son leader, mais faisons le avec des arguments en exhibant le projet de société de ce dernier. Ne tombons pas dans l’instrumentalisation. Le débat politique est infesté, bas et peu instructif le plus souvent. 

Notre mal est qu’aujourd’hui Alpha Condé véritable entrepreneur de la vision « fibrine » sur la communautarisation du débat politique dans notre pays. Pis, il entretient un certain nombre de jeunes qui déversent cela sur les places publiques notamment dans les réseaux sociaux. 

Mais, heureusement, notre salut n’est pas loin. Le masque machiavélique de l’ancien opposant historique est tombé dru. Cette nouvelle émergence citoyenne est en passe d’épargner le pire à notre très  bien-aimée : la Guinée !

Sally Bilaly SOW 

Blogueur et Cyberactiviste

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