Les nouveaux défis de la diplomatie guinéenne au 21ème siècle (Aboubacar Diaby)

0

La Guinée au cœur d’un monde multipolaire

A- Approche de solutions pour la refondation de la politique extérieure de la Guinée.
B- Sortir de l’approche classique de la diplomatie et de la représentation diplomatique non fructueuse .

C- Adopter le réflexe multi-doctrinal axé sur les intérêts.

Dans le nouvel environnement dans lequel s’exerce la diplomatie depuis la fin de la guerre froide et depuis l’accélération des techniques de communication, les gouvernements ainsi que les parlements d’un nombre croissant d’États s’interrogent sur la forme que pourrait prendre une réorganisation ou un redéploiement de la « représentation à l’étranger » et des services de politique extérieure au sein de l’administration. Il s’agit en particulier de pouvoir mieux défendre ou promouvoir les intérêts du pays, notamment en proposant des innovations dans le domaine des compétences, sans pour autant sacrifier aux obligations découlant d’une protection due aux ressortissants actifs ou résidents dans les pays étrangers. Le défi n’est pas mince pour les administrations si l’on se réfère par exemple aux considérations développées aux USA ,en France et en Suisse, pour ne mentionner que ces pays .
Les études de politique étrangère laissent apparaître une grande diversité dans les conceptions des auteurs. Ainsi, pour Janice Stein, c’est un ensemble de comportements qui traduisent les préoccupations d’un État. Pour James Rosenau, c’est « la ligne d’action que les responsables officiels d’une société nationale suivent pour présenter ou modifier une situation dans le système international afin qu’elle soit compatible avec les objectifs définis par eux-mêmes ou leurs prédécesseurs2 ». Pour K. J. Holsti, ce sont « les orientations, les engagements et les actions qui caractérisent le rôle national d’un État3 ». Pour d’autres, elle correspond soit « aux principes qui orientent l’action des gouvernements dans certaines circonstances, tels que les doctrines Stimson, Monroe ou Hallstein », soit « aux engagements pris et garantis par des traités », soit encore « à l’ensemble des actions et des décisions exécutées chaque jour par une organisation bureaucratique4 ».

Si on résume ces définitions, on peut conclure que la politique étrangère est l’ensemble des principes, orientations, programmes, ententes, institutions et actions qui caractérisent les relations d’un État avec les autres États. Il est important d’ajouter que, pour les réalistes, la politique étrangère est circonscrite aux relations diplomatiques et stratégiques et vise essentiellement à préserver ou à maximiser la puissance militaire et politique de l’État national. Pour les néoréalistes, la politique étrangère concerne également la puissance économique et technologique des États. Pour les autres théories classiques des relations internationales, elle couvre l’ensemble des relations extérieures d’un État et vise à défendre, non pas l’intérêt national, concept jugé artificiel et vide de sens, mais les intérêts particuliers de certains acteurs de la société : les citoyens, selon les libéraux ; la classe qui contrôle les moyens de production et le pouvoir politique, selon les marxistes ; les diverses factions des élites économiques qui se partagent le pouvoir politique, selon les néomarxistes ; les groupes d’intérêt de la société civile, selon les néolibéraux. Quant aux théories critiques des relations internationales, elles soutiennent que la politique étrangère des États n’est pas déterminée par leurs intérêts matériels objectifs, mais par les valeurs idéologiques et culturelles des gouvernements et des divers groupes sociaux.

En conclusion ,la politique extérieure d’ un État est le reflet de sa politique intérieure. Un État qui se veut émergent dans le future doit revoir sa diplomatie sous l’ angle des intérêts et non de la représentation diplomatique.La diplomatie guinéenne souffre parce qu’elle refuse de penser le monde . Comme prone les anglo-saxons: “foreign policy starts at home”.
Alors quel travail diplomatique épouse les changements internationaux. La fin de la bipolarité et le nouveau désordre international lequel correspond à une ère nouvelle, marquée par la fin des idéologies et des confrontations classiques entre les camps?
La diplomatie guinéenne est -elle désormais moins dans une logique de confrontation que dans une logique d’influence pour défendre ses intérêts ?

ABOUBACAR DIABY, SPÉCIALISTE DE LA DIPLOMATIE ET DES RELATIONS INTERNATIONALES,
SPÉCIALISTE DU PROJET INTERNATIONAL ET CONSULTANT À WASHINGTON. DC, USA

LAISSER UN COMMENTAIRE

Please enter your comment!
Please enter your name here