Tribune: sauvons la ville jadis appelée ‘’Petit Paris’’ de la Guinée (Par Fodé Gouly Camara)

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Située à 160 kilomètres à vol d’oiseau de la capitale guinéenne, Conakry, nous entrions il y a bien d’année en arrière dans le jadis petit paris. La ville bâtie autour du gisement de bauxite de Kimbo avec ses trois légendaires tours, nous offrait l‘image d’une cité resplendissante. Belle, radieuse et verdoyante, sa faune et sa flore renvoyaient tout autant le parfum d’un environnement exotique malgré le processus de modernisation en cours à cause de l’exploitation minière.

Paisible et cosmopolite, cette ville qui a souvent revendu de l’espoir aux guinéens avait presque tout ce qui pouvait caractériser un modèle de réussite d’une Afrique sortante des soleils des indépendances : des parcs de jeux, des espaces sportifs, une piscine semi-olympique dont la renommée traversa tout le pays, des cités ouvrières, une aérogare, un marché moderne. Bref, Fria ! C’était la vie en rose et ou la rose de la vie en Guinée.

De tout ce qui faisait sa beauté et sa bonté, les éloges ne manquent point et je n’aimerais d’ailleurs pas m’attarder là-dessus même si l’envie m’anime encore, pour m’affranchir d’une torture morale que cela m’infligerait. La vérité est qu’aujourd’hui, l’ancienne cité radieuse déchante. Ce bijou a de nos jours, perdu de sa valeur et de sa superbe à cause de la problématique liée à l’insalubrité, l’insécurité et le manque d’initiative à la fois des politiques que de ses résidents, tendant à restaurer son image d’antan. Je sais que ne serait-ce qu’à l’entendre, cela doit vous faire mal. Mais doit-on juger notre Fria tel que nous la rêvons où la regrettons ? Je crois que non. Nous devons plutôt la juger comme nous la voyons, et à la voir notre ville tombe en pleine décrépitude.

Dans le centre-ville, eaux usées et ordures de tous acabits se côtoient et se tutoient. Les dépotoirs sauvages sortent de terre comme des champignons. Ses emprises qui ont longtemps fait sa luxure ont de nos jours cédé le pas à une occupation anarchique. Les nids-de-poule omniprésents sur la voirie urbaine donnent du tournis aux usagers de la route. S’en suivent parfois des accidents de circulation qui s’expliqueraient par l’irresponsabilité des conducteurs des cercueils roulants. Que dis-je, des conducteurs de mototaxis.

Le tout couronné par l’incivisme des citoyens qui semblent tout renvoyer à l’Etat, alors que celui-ci, c’est d’abord nous.

 Fodé Gouly Camara

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