Fria/Femme modèle : Sohhona Gandéka, une couturière devenue commerçante

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Dans la cité de l’alumine, plusieurs femmes ont mis de côté les traditionnelles priorités et se sont lancées dans des activités leur permettant de réaliser leurs rêves.

Certaines femmes qui ne restent pas bras croisées et ne veulent pas dépendre de quelqu’un, ont choisi la couture.

Au grand marché de Fria, à quelques mètres de la boucherie, un atelier, rempli de pagnes, de basins prêts a porter et de tissus légers accrochés aux murs, est sans doute le plus grand atelier de couture de la ville.

Si d’habitude, ce sont les hommes qui dirigent un atelier d’une telle dimension, c’est une femme qui est la patronne de celui qui se trouve à proximité de la boucherie.

Sokhona Gandéka, mariée et mère de plusieurs enfants, a par amour, abandonné l’école au profit de la couture.

« J’aime la couture, je l’exerce pour gagner honnêtement ma vie. Mes parents voulaient que j’étudie mais moi c’est la couture que j’ai choisi. Le but principal de ma motivation pour exercer ce métier c’est pour être indépendante et aider mon mari à subvenir aux besoins de la famille et de mes parents » dévoile-t-elle.

Grâce à son métier, la brave dame a pu surmonter la crise qui a frappé Fria en 2012.

« A l’arrêt de l’usine, mon mari a fait ici 5 ans sans travailler, c’est grâce à ce métier qu’on s’est en sorti. Grâce à Dieu, ce que je gagne me suffit pour mes dépenses, celles de mes enfants, de mon mari et de mes parents » se félicite-t-elle.

Malgré les difficultés rencontrées dans l’exercice de son métier, la couturière au teint naturel, n’a jamais songé à baisser les bras. En quelques années, Sokhona est devenue une grande commerçante qui parcourt des milliers de kilomètres pour satisfaire les besoins de ses clientes

 » Je remercie le maître qui m’a appris ce métier et mon cher époux de m’avoir permis d’exercer ce métier. Grâce à ce métier, j’ai une grande boutique au marché central ici, je voyage dans les différents pays (Sénégal, Mali) pour faire des achats » confie-t-elle.

« Aujourd’hui j’ai deux parcelles en chantier » poursuit-elle, avant d’exhorter l’Etat, la création de centre de formation en couture, afin de permettre aux filles de mieux comprendre les outils utilisés dans ce métier.

« On rencontre beaucoup de difficultés avec les apprenantes non instruites, elles peuvent faire deux ans sans connaître le centimètre. Je demande au gouvernement de nous venir en aide pour qu’on puisse avoir des ateliers de formation, pour permettre à ces filles d’étudier, afin de leur permettre de connaître le centimètre »  lance-t-elle.

Plus loin, elle suggère aux femmes de toujours compter sur elles-mêmes.

« Il est temps que les femmes prennent leur vie en main et celle de nos enfants, en travaillant ou en créant quelque chose d’utile » conclut-elle.

Aminata Sanoh pour friaguinee.net

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