Boké/Préparatifs des examens nationaux: Moriba Sidibé fait le point!(Interview)

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BOKE- A la tête de l’inspection régionale de l’éducation de Boké depuis 2017, Moriba Sidibé est un éducateur convaincu que le rehaussement du système éducatif ne peut être possible sans l’implication effective de la base. C’est pourquoi, il a récemment procédé au rajeunissement de son administration en vue d’améliorer la gestion.

Dans une interview qu’il a accordé à notre rédaction, l’ex Directeur préfectoral de l’éducation de Fria où il a laissé des empreintes indélébiles, est revenu sur ses différentes reformes, le niveau d’exécution des programmes et les statistiques des candidats aux différents examens.

FRIAGUINEE : Bonsoir Monsieur l’Inspecteur !

MORIBA SIDIBE : Bonsoir Madame !

FRIAGUINEE : Cela fait maintenant deux ans que vous êtes Inspecteur Régional de l’éducation de Boké. A votre arrivée, quel était l’état des lieux et quels sont les changements que vous y avez apportés ?


MORIBA SIDIBE : Quand je suis venu, j’ai trouvé beaucoup de choses à faire au niveau de l’administration. Elle était vieillissante, j’ai cherché à y injecter du sang nouveau en nommant des jeunes. Si vous remarquez mes nominations ces derniers temps, il y a beaucoup de jeunes. Je les ai nommé aux postes qui étaient vacants et ce, de Koundara à Fria, en passant par Gaoual, Boké et Boffa. Même au niveau de l’IRE, j’ai rajeuni et féminisé l’administration en nommant des jeunes qui ont reçu une formation solide.

FRIAGUINEE : Est-ce-que ces jeunes et femmes que vous venez de nommer, du point de vue expérience, vous apportent-t-ils des résultats positifs ?

MORIBA SIDIBE : Je vous avoue que ces jeunes m’apportent beaucoup. Je n’ai pas pris n’importe quel jeune, ce sont des jeunes qui ont suivi assez de formation et qui sont entrain de rehausser le niveau du système éducatif. J’ai fait des inspections avec eux parce que vous savez que depuis que je suis là, il y a eu assez de grèves mais cette année, nous avons ensemble cherché à combler le vide très tôt. L’année scolaire c’est 32 semaines ; il y a eu 12 semaines de grève. Les 20 semaines qui restent, nous avons reparti le contenu du programme sur elles et ça permis aux enseignants de se rattraper. Les enseignants ont accepté de jouer le jeu, ils nous ont accompagnés.

FRIAGUINEE : L’année dernière, les résultats des examens étaient catastrophiques dans tout le pays. Quelles leçons vous en avez tirées ?

MORIBA SIDIBE : Exactement l’année dernière nous étions parmi les dernières régions, c’est pourquoi cette année, dès après la grève, nous avons fait une répartition des programmes. J’ai mis les jeunes à la tâche pour voir les enseignants, on les a suivis pendant plusieurs mois et cela m’a beaucoup aidé. Même les enseignants étaient à l’aise parce que chacun se demandait comment rattraper les cours perdus ; un calendrier spécial leur a vraiment permis de rattraper les cours perdus.

FRIAGUINEE : A quelques semaines des examens, quel est le niveau d’exécution des programmes scolaires dans la région administrative de Boké ?

MORIBA SIDIBE : Les programmes sont à 99% et voire même 100% par endroit. En guise d’exemple, il y a deux semaines, un professeur de Mathématiques du lycée Yomboya a achevé son programme. Comme lui, beaucoup ont fait les 100% et sont maintenant dans les révisions. En ce qui concerne les préparatifs, nous sommes fin prêts à affronter les examens. Nous avons toutes les statistiques des cinq préfectures, de l’examen au baccalauréat. A ce jour tout est disponible et nous sommes prêts même si les examens devaient commencer demain.

FRIAGUINEE : Quels sont les statistiques des candidats aux différents examens au niveau de la Région de Boké ?

MORIBA SIDIBE : Au niveau de la région, au CEE nous avons 24.078 candidats dont 10.858 filles et 803 salles de classes, 1606 enseignants avec 119 centres. Au BEPC, nous avons un total de 12886 candidats dont 5229 filles ; 432 salles de classes, 864 surveillants, 54 centres d’examens. Au baccalauréat, tout profil confondu, nous avons un total de 6723 candidats dont 2207 filles avec 224 salles de classes, 148 enseignants, 18 centres.

Ce qui fait un total de 43697 candidats 18316 filles dans la région administrative de Boké.

Ces statistiques vont varier jusqu’au jour de l’examen parce qu’au moment des examens, il y aura des absents, il y aura des déplacés et même des décès. Donc, ces statistiques ne sont pas tellement fiables, il y aura des légers changements mais c’est l’allure générale des candidats dans notre région.

FRIAGUINEE : Que pensez-vous de l’idée d’interruption des réseaux sociaux lors des examens nationaux ?

MORIBA SIDIBE : Je vous avoue que c’est un sujet qui n’a pas été débattu dans le centre de Kindia mais ce que je sais, c’est qu’on bloque les réseaux sociaux ou pas, l’essentiel est qu’il faut renforcer la surveillance. Dans une salle de classe, où il y a deux surveillants, s’ils veulent, il n’y aura pas de fraude.

FRIAGUINEE : Quel appel avez-vous à lancer à l’endroit des candidats et surveillants pour le bon déroulement des examens ?

MORIBA SIDIBE : L’appel que je voudrais lancer d’abord aux candidats, c’est d’éviter les fraudes et les tentatives de fraudes, de laisser les téléphones à la maison parce qu’un téléphone pris ne sera plus rendu parce que nous dirons aux surveillants que quiconque entre avec un téléphone sera éliminé et le surveillant lui-même sera éliminé. Donc, l’essentiel c’est de renforcer la surveillance ; si la surveillance est renforcée, nous allons avoir un examen sécurisé.

FRIAGUINEE : Votre mot de la fin !

MORIBA SIDIBE : Je remercie les enseignants qui ont accepté d’accompagner le ministre de l’éducation nationale à travers l’inspection régionale de Boké parce qu’au jour d’aujourd’hui, ils ont tous rattrapé les cours, il y en a  qui font même des cours de révision sans rien car nous leur avons dit que les cours de révision ne sont pas à payer et ne doivent pas se faire au-delà de 18 heures parce que les cours de nuit sont formellement interdits.

FRIAGUINEE : Merci Monsieur l’Inspecteur !


MORIBA SIDIBE : Je vous remercie !

 Interview réalisée à Boké par Djénabou Batco Diallo

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