Fria/Journée des droits des femmes: coup de projecteur sur Djénabou Batco Diallo, la femme qui veut briser le plafond de verre

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Fria, située à 165 kilomètres de la capitale Conakry, est une préfecture cosmopolite où vivent les communautés des quatres régions naturelles de la Guinée.

La population est fortement représentée par une importante frange de femmes qui sont quelques fois victimes de violences de tous genres. Ces violences sont perpétrées pour la plupart, dans les ménages où des jeunes filles mineures sont mariées de façon précoce et parfois victimes de viols.

Face à ce fléau, Djenabou Batco Diallo, une native de Fria, professeur de français au collège Hadja M’Mah Camara, administratrice générale du site web friaguinee.net, femme ayant plusieurs cordes à son arc, a créé en compagnie d’autres femmes, l’ONG (ADDFF) qui œuvre pleinement dans la défense des droits des femmes et filles de Fria.

Sur les raisons qui ont motivé la création de l’Association de défense des droits des femmes de Fria, l’épouse du journaliste Mamadou Gueye, assure que tout est parti d’un constat amer.

 » En tant que femme, j’entendais par ci et par là que des femmes sont battues par leurs maris ou agressées par des hommes et pire des jeunes filles mineures et même des enfants violées. Cette situation m’a beaucoup irrité et grâce au soutien du Directeur du CAPF, des femmes journalistes y compris moi, avons décidé de nous rendre utile en créant une association qui allait œuvrer dans ce sens, poursuivre les présumés afin de rétablir ces personnes vulnérables dans leur droits. Et j’avoue que depuis la création de cette association en 2017, nous avons réussi à réduire le taux et encourager les femmes à porter plainte pour leur intérêt. Je remercie de passage l’OPROGEM et la justice qui nous accompagnent dans notre combat  » déclare-t-elle .

Tous les ans à l’occasion de la journée internationale des femmes, cette association ne reste pas à l’écart des activités réalisées à cette occasion. La mère de famille met toujours l’occasion à profit pour porter des revendications à l’endroit des autorités.

Pour cette année, n’ayant pas eu l’occasion de s’adresser aux femmes et aux autorités de Fria, a cause de la célébration de façon religieuse de cette journée, la présidente de l’ADDFF profite de ce médium pour inviter les femmes et jeunes filles à prendre conscience de leur sort, en sortant des festivités de réjouissances, en se penchant plutôt sur leur bien-être, sur le respect de leurs droits.

 » Mon appel cette fois-ci sera axé sur la prise de conscience. Les femmes de Fria refusent de se battre pour le respect de leurs droits, elles sont plus promptes à sortir danser et applaudir pour un leader politique que de revendiquer leurs droits. Elles n’accompagnent pas et n’encouragent pas celles qui se mettent devant pour défendre leurs droits. Il faut que nous acceptons de changer de mentalité pour atteindre l’égalité visée et cet objectif ne peut être atteint sans l’implication des femmes, sans la solidarité féminine  » exhorte l’ex cheffe des programmes de la radio rurale de Fria.

En dépit des difficultés rencontrées sur le terrain, Djénabou Batco Diallo et son équipe sont parvenues à aider plusieurs femmes et jeunes filles à être rétablies dans leurs droits. Le groupe de jeunes dames a réussi à annuler des mariages précoces et à faire condamner des violeurs.

Au-delà de cette lutte contre les violences faites aux femmes, les femmes de l’ADDFF volent au secours des personnes vulnérables, organisent des séances de sensibilisation, de formation pour les jeunes filles et encouragent leur autonomisation.

Aminata Sanoh pour friaguinee.net

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