Mamadi Doumbouya, ou le poids de la sensibilité et de l’humilité (Par Soulay Thiâ’nguel)

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Conakry, Palais du Peuple, septembre 2021 : Massoud Barry.

Dakar, Investiture de Diomaye Faye, Avril 224 : Macoumba Sarr.

Conakry, locaux du ministère de l’Enseignement Supérieur, Août 2025 : Cécé Loua.

Ces trois endroits, ces trois dates et ces trois personnes ont un point commun. Un seul. Un seul qui les lie au Président de la République. Un seul point qui implique notre homme de pouvoir. À ces trois lieux, dans ces trois espaces et devant ces deux hommes et la dame, Mamadi a plié le genou. Non pour se soumettre à une force oppressante. Oh non ! Pas se soumettre. Si on va plus loin, on pourrait même dire : non pas se soumettre à Dieu. Ces jours-là, Il aurait pu abaisser, rabaisser. Mais il s’est baissé. Il aurait pu toiser. Mais il a choisi de s’incliner. Il aurait pu écraser. Mais il plie les genoux. Pour serrer une main. Pour tendre une oreille. Pour poser un regard, un regard tendre, droit dans les yeux.

Là, face à un fauteuil roulant d’un tétraplégique, il peut dominer de ses muscles, de ses biceps et de son imposante taille, entourée de ses bérets rouges, kalachs aux poings. Il peut écraser symboliquement et réellement. Mais la jeune dame de la société civile se souviendra toujours de cette image du colosse agenouillé sous ses yeux, devant plusieurs centaines de Guinéens. Le compagnon de la Légion Étrangère gardera tout autant jalousement dans sa mémoire l’éclat de lumière qui a émané de notre Général en s’agenouillant à côté de son frère d’armes. Cécé Loua, patron du Secrétariat central du ministère de l’Enseignement supérieur gardera dans ses souvenirs les plus secrets la simplicité d’un Président de la République qui, un jour d’août 2025, se mit à sa hauteur (au sens propre au figuré) pour l’écouter. Et il ne l’a simplement salué et passé son chemin sous le regard admiratif et surexcité de ses collègues.

Parce que Mamadi ne se contente pas de ses grandes jambes qui lui tirent vers le sol pour établir le contact, il le protège. Il le prolonge. Il demande les numéros de téléphone de son interlocuteur. Un de ses gardes note instantanément les chiffres. Parce que de la noblesse du geste ne peut pas s’arrêter là. Ce n’est pas un coup de com d’un politicien, pour ne pas dire un politi-chien ! Ce n’est pas pour alimenter la bouche avaleuse d’images de caméras gloutonnes. Ce n’est pas pour des histoires factices de curieux ou d’admirateurs agglutinés aux alentours. C’est pourquoi, à la fête de Ramadan, on reconnaît l’ami de Dakar dans son bazin blanc étincelant. Oui, l’histoire ne s’est pas arrêtée à la génuflexion de la Capitale sénégalaise. Elle a continué à s’écrire avec la même sincérité, la même fraternité, la même solidarité, la même sollicitude.

Finalement, il est des actes qui sont des réflexes. Le cœur n’a pas la patience de laisser le cerveau de bavarder que le corps a déjà agi. Pas le temps de réfléchir, de se demander de quel côté si situe la caméra ou la lumière pour arborer un sourire bancal, oblique sans justesse. Mamadi Doumbouya lui, n’est pas en représentation. Parce qu’il n’a pas fait de répétitions, sous la direction d’un metteur en scène ou d’un spin doctor. Parce que c’est un soldat qui va droit au but. Parce que ce sont des actes vrais. Parce que ce sont des gestes authentiques. Parce que ce sont des actions dont l’exécution naturelle obéit aux ordres du cœur. Que cela dit, écrit et compris !

Soulay Thiâ’nguel

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