Santé : la césarienne présente cinquante fois plus de risques de mortalité pour les femmes africaines

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Une étude révélée ce vendredi dans la revue médicale The Lancet Global Health fait savoir que la césarienne présente cinquante fois plus de risques de mortalité pour les femmes africaines, comparativement aux pays développés. L‘étude a été réalisée sur environ 3.700 mères issues de 22 pays africains. Plus d’explications dans cet article.

L‘étude fait partie intégrante de l’‘‘ASOS’‘ (African Surgical Outcomes Study), qui s’intéresse de près aux résultats chirurgicaux de patients ayant été opérés pendant sept jours dans 138 hôpitaux de 22 nations du continent africain.

Selon les résultats de l‘étude, environ une femme sur deux cents est morte au cours d’une césarienne sur le continent africain. Alors qu’au Royaume-Uni, 0,1 décès est évoqué au cours du même type d’opération pour 1000, ce sont 5,43 décès qui sont enregistrés (toujours pour 1000) chez les femmes en Afrique. En clair, ce sont 20 cas de décès enregistrés sur un total de 3.684 mères africaines.

Paradoxalement, alors que de nombreux pays cherchent à réduire le taux d’accouchement par césarienne, l’augmentation du taux de césariennes reste une priorité en Afrique.

La cause d’un nombre aussi important de décès par césarienne ? Les saignements dits sévères. Ceux-ci interviennent pendant ou après l’opération et représentent de loin la plus fréquente des complications chez les Africaines.

Le professeur Bruce M. Biccard, de l’Université du Cap en Afrique du Sud, a dirigé l‘étude. Il fait entendre que “l’amélioration des résultats chirurgicaux de la césarienne pourrait considérablement réduire la mortalité maternelle et néonatale” (décès dans les 28 premiers jours de la vie).

La plus grande partie des césariennes réalisées lors de l‘étude l’a été en urgence, c’est-à-dire 78,2 % des cas, ce qui équivaut à 2.867 femmes. De nombreuses mères sont, en effet, arrivés au bloc opératoire avec un risque préopératoire atteignant des sommets, compte tenu des complications relatives à leur grossesse.

Ces complications s’expliquent par le fait de placentas défaillants (complications placentaires préopératoires), une rupture de l’utérus, des saignements avant la naissance, des saignements obstétricaux sévères au cours de la chirurgie et des complications de l’anesthésie. Toutes ces causes sont susceptibles de causer la mort des mères pendant ou après la césarienne.

L‘étude réalisée montre que la césarienne est la plus courante des opérations. Elle représente à elle seule en moyenne le tiers interventions chirurgicales en Afrique. Quant au taux de mortalité néonatale (après accouchement, NDLR) suite à une césarienne, il fait le double de la moyenne dans le monde.

Des propositions de solution

Professeur Bruce M. Biccard : “Paradoxalement, alors que de nombreux pays cherchent à réduire le taux d’accouchement par césarienne, l’augmentation du taux de césariennes reste une priorité en Afrique.”

Comment réduire le taux de mortalité des mères pendant les césariennes ? Comme réponse à cette question, le professeur pense qu’“améliorer l’accès à la chirurgie (et la sécurité de cette procédure) pourrait permettre aux patientes de se présenter plus tôt et d‘éviter des complications et des décès”.

Pour cela, le professeur Biccard met l’accent sur une identification précoce et plus élaborée quant aux risques de saignement, ajoutée à une utilisation moins restrictive des traitements de l’hémorragie post-partum.

Il ajoute à ses propositions des produits sanguins d’une durée de conservation prolongée et une aide aux mères via Internet et/ou des applications mobiles, cela dans le cadre d’une anesthésie qui pourrait même être pratiquée par des non-médecins. Pour le professeur Biccard, tout cela pourrait permettre de sauver de nombreuses vies.

En quinze années, le nombre de naissances par césarienne est pratiquement passé du simple au double dans le monde. De 12 %, il se retrouve aujourd’hui à 21 %. Ce saut des chiffres s’est opéré entre 2000 et 2015 et dépasse même les 40 % dans 15 pays, d’après une analyse publiée en 2018 que l’on peut lire dans la revue médicale The Lancet.

Et pour ne rien arranger, la césarienne est loin d‘être rangée aux oubliettes, dans la mesure où la proportion de ce type de chirurgie est estimée entre 10 et 15 % dans des cas jugés nécessaires pour des raisons médicales.

Selon les résultats d’une étude, près d’une femme sur 200 est décédée après une césarienne en Afrique.

Les femmes d’Afrique ont plus de risques que celles des pays riches de mourir après une césarienne.

Selon cette étude parue dans la revue médicale Lancet, les Africaines ont près de trois fois plus de complications pendant cette intervention chirurgicale que les femmes américaines.

Ce sont les saignements sévères, pendant ou après l’opération, qui sont le plus fréquent chez les femmes africaines.

Et trois quarts des césariennes ont été faites en urgence. Parmi ces mères, beaucoup arrivent en chirurgie avec un risque préopératoire déjà élevé en raison de complications liées à la grossesse.

Selon cette étude, les césariennes sont la chirurgie la plus utilisée, soit un tiers des interventions chirurgicales en Afrique.

« Améliorer l’accès à la chirurgie – et la sécurité de cette procédure – pourrait permettre aux patientes de se présenter plus tôt et d’éviter des complications et des décès », explique Bruce Biccard, de l’Université du Cap (Afrique du Sud), qui a dirigé l’étude.

Seulement 10 % à 15 % des césariennes sont nécessaires à des fins médicales.

Source: AFRICANEWS

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