Fria : immersion dans les immeubles en décrépitude (Images)

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FRIA- Autrefois surnommé ‘’petit Paris’’, dans les années 50 de grands chantiers ont été réalisés à Fria par la société Pechiney notamment les trois immeubles.

Construis pour servir de logement aux travailleurs de la société, ces immeubles ont joué un grand rôle dans le secteur du tourisme de la ville.

La société Rusal, depuis son arrivée, ne s’est pas investi dans l’entretien des cités comme le faisait Pechiney. En 2012, la crise née de la revendication syndicale des travailleurs de Rusal-Friguia est venue empirer l’élan de développement de la cité par la cessation brusque et brutale des activités au sein de  l’usine. Durant cette période toutes les infrastructures sociales de base foncièrement dépendantes des activités de l’exploitation minière sont laissées pour compte. Les trois immeubles ne font pas exception, car même le service de ramassage d’ordures et d’entretien des ascenseurs sera interrompu.

Ces édifices qui furent dans les temps la splendeur de Fria, sont marqués par la misère. De loin on aperçoit des tas d’immondices, à quelques mètres du parc de jeux et des terrains de sport. Là, nous sommes au F8 le plus grand mais aussi le premier à être construit. A l’accueil, une odeur nauséabonde nous aborde, nos regards sont attirés par l’état des poteaux fissurés et colmatés çà et là.

La plomberie elle aussi dans un piteux état, une eau noirâtre issue des tuyauteries coule sous nos pieds. Nous avançons vers les ascenseurs ! Les portes sont clouées, ils ne sont pas en marche.

Ainsi nous décidons de nous rendre au premier étage. En remontant les escaliers, comme tous les locataires, au premier pas de marche, nos yeux payent le prix.

Les carreaux décollés du sol ont laissé des trous ; plus nous avançons, plus le constat est amer, les barres de protection sont rongées par la rouille.

 « Depuis 25 ans, je vis ici avec ma famille. Avant la grève, vivre ici était vraiment génial ; mais avec la grève tout est devenue différent. Ma vie, celle de ma famille et tous les habitants est en danger, tous les services sont aux arrêts » nous a confié Monsieur Camara avant de lancer cet appel : «Je demande aux autorités à tous les niveaux, de nous aider, mais surtout à la société Rusal Friguia pour la réparation et l’entretien avant qu’il ne soit trop tard ».

Au F6A le constat est le même, les vitres des portes et fenêtres sont toutes cassées .

« C’est vraiment alarmant, je suis aujourd’hui choquée de voir ce bâtiment dans cet état. Du neuvième étage, je suis obligée de descendre au rez de chaussée pour puiser de l’eau. Avant tous les systèmes fonctionnaient très bien, mais aujourd’hui nous souffrons énormément » relate Madame Diallo Aïssatou habitante dudit immeuble.

« Monsieur le Maire, Madame le Préfet et la société Rusal, je vous demande de nous venir en aide pour que ces immeubles soient rénovés car s’ils sont en bon état, ils vont nous servir longtemps et serviront aussi ceux qui viendront après nous » lance Dame Aïssatou.

Perchées au milieu des arbres, les herbes ont pris la place des fleurs et des gazons.

Au F6B ou l’immeuble du milieu, il n’y a aucune différence avec les deux autres et pire, aucune voix ne se lève pour rassurer les centaines d’habitants de ces endroits que l’on peut qualifier de dégradés si l’on s’en tient aux situations ci-après :

 D’abord la non-décence car la sécurité des occupants n’est pas assurée, la santé des locataires est mise en danger, les équipements essentiels ne sont pas présents, des insectes nuisibles et des parasites sont présents. Ensuite le péril, parce que les murs sont fissurés, les sols sont creusés, les dalles suintent et menacent de s’effondrer. Enfin l’insalubrité puisque celle-ci est avérée et la santé des occupants n’est pas protégée.

En attendant que les appels tombent dans de bonnes oreilles, ce qu’il faut retenir, c’est que toutes les familles vivant dans ces édifices sont en danger.

Alimou Bah pour friaguinee.net

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