Fria/16% d’admis au BAC: à qui la faute?

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Comme annoncé par le Ministère de l’éducation nationale et de l’alphabétisation, les résultats du baccalauréat unique session 2019, sont connus depuis ce lundi 5 août 2019.

Si sur le plan national, le taux de réussite de 24,38 % est jugé très faible, celui de la cité de l’alumine est quant à lui catastrophique avec un taux de 16,46%.

Sur 820 candidats évalués, seulement 135 ont obtenus la moyenne, soit 94 en Sciences Sociales, 36 en Sciences Mathématiques et 5 en Sciences expérimentales.

Ces résultats ne laissent pas indifférents les citoyens de la ville de Fria. Ils se sont lâchés au micro de notre reporter ce mardi matin.

Assis dans un kiosque situé en bordure de la route principale, tous les interlocuteurs rencontrés à cet endroit par votre quotidien électronique, désignent trois principaux responsables.

L’ETAT

Il est le plus pointé dans l’obtention de ce résultat. Pour Abdoulaye Bah, les grèves à répétition, entretenue par l’Etat, ont favorisé l’échec des élèves.

« S’il y a quelqu’un à accuser dans cette affaire c’est bien l’Etat ! Le gouvernement a sacrifié nos enfants par orgueil, pendant des mois ils ont refusé de s’entendre avec les enseignants grévistes. Ils ont mis dans les classes, des soit disant enseignants contractuels qui n’avaient aucun niveau, aucune formation pédagogique, qui ont enseigné du n’importe quoi à nos enfants. Comment voulez-vous qu’il y ait un bon résultat ? » s’interroge-t-il.

Bondissant dans la même lancée, Mohamed Camara enfonce le clou.

« L’Etat là n’est pas à la hauteur ! D’abord, il recrute n’importe qui et n’importe comment à l’enseignement, dans les salles de classes, surtout au primaire, vous pouvez rencontrer des maitresses qui ne savent même pas formuler une phrase correcte encore moins s’exprimer en français. Alors que c’est là-bas la base, si l’enfant rate le primaire, il est difficile pour lui de se rattraper. Au Collège, ce sont des jeunes professeurs qui font le mannequinat, au lieu de bien dispenser les cours, tout leur problème c’est de s’habiller très bien et aller attirer l’attention des jeunes filles. Aucune disposition n’est prise par l’Etat pour mettre ces gens là loin de l’école guinéenne, l’école est devenue un marché, n’importe qui y va à n’importe quel moment. Comme ça on ne peut pas s’en sortir » fustige-t-il.

Pour Aboubacar Camara, c’est une politique mise en place depuis que l’Etat a décidé de ne plus orienter les étudiants dans les universités privées.

« C’est parce qu’ils n’ont pas de place pour les étudiants qu’ils font échouer les enfants. Depuis qu’ils ont arrêté d’orienter dans les écoles privées, chaque année ils diminuent le pourcentage » estime-t-il.

LES PARENTS

S’agissant des parents, ils sont accusés de ne pas suffisamment s’impliquer dans le suivi et l’encadrement de leurs enfants.

« Les parents ont démissionné, ils n’ont pas le temps de suivre la scolarité de leurs enfants, ils sont occupés par leur business et s’en foutent de ce que font les enfants. Tu peux voir un parent qui ne sait même pas dans quel école étudie son enfant ou dans quelle classe il est ; il ne sait pas qui est son enseignant. A la maison, ils ne contrôlent pas les cahiers des enfants, ne savent pas où ils vont quand ils sortent…Il y a beaucoup de problèmes à ce niveau aussi ; si ça ne va pas à l’école, ça ne va pas à la maison, l’enfant ne peux pas réussir » selon Alhassane Cissé.

LES ELEVES

Principaux acteurs de cet échec, encadreurs et parents, rejettent toute la responsabilité sur les élèves qui, selon eux, n’accordent aucun sérieux à leurs études. Ils ont plus intéressés par les réseaux sociaux et les amusements qu’à leurs études.

« Quand tu montes, tu descends, tu vas devant et derrière, ce n’est personne si ce ne sont les élèves eux-mêmes. Ils ne travaillent pas, ils passent tout leur temps à se connecter sur facebook pour regarder ou publier des photos bizarres. Ils attendent quelques jours du bac, pour dire qu’ils révisent tard la nuit. Quand tu vas dans les boites de nuit, ce sont eux que tu vois entrain de fumer du chicha ou de boire de l’alcool. Ils vont à l’école en retard et quand ils veulent. Si l’Etat et tes parents ne t’aident pas, il faut t’aider toi-même parce que un candidat au bac n’est pas un bébé, il sait ce qu’il veut, il doit prendre conscience » déclare Amadou Conté.

De toutes ces réactions, il ressort que le système éducatif guinéen est souffrant et il est du devoir de chacun de son coté de faire le nécessaire afin de le rendre fort.

friaguinee.net

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